Sud-Kivu : AFEM documente plus de quatre-vingt cas d’accusation de sorcellerie, depuis le début de 2023

Posté par  Cikuru Kadjunga   à       1 année ago     206 Views     Laisser vos impressions  

Des cas d’accusation de sorcellerie continue d’être signalés dans la ville de Bukavu que dans les territoires de la province du Sud-Kivu. Depuis le début de l’année 2023, l’Association des Femmes des Médias, AFEM vient de signaler une dizaine des cas d’accusation qui ont conduit à la justice populaire, aux conflits communautaires,…                                                                                                          Ces chiffres viennent d’être donnés à l’issue d’un atelier organisé avec les leaders religieux de différentes confessions religieuses sur la problématique des femmes accusées de           sorcellerie, organisé dans le cadre  du programme Propaix II financé par la GIZ.

Depuis le début de l’année 2023,  AFEM a documenté 97 cas dont 15 femmes tuées, la ville d’Uvira  vient en tête avec 6 femmes tuées, 3 femmes à Kalonge, 2 femmes tuées à Burhale, 2 femmes tuées à Minova et 2 autres à Luvungi. De ces cas l’on note 82 femmes chassées de leurs villages et leurs cases détruites.

A titre illustratif, AFEM a documenté pour l’année 2021, plus de 352 cas d’accusations sorcières parmi lesquels 33 femmes brulées vives. Le groupement de Kalonge  était en tête avec 8 femmes tuées, suivi de Sange avec 6 cas, 5 femmes tuées à Ciherano , 2 cas à Burhale en territoire de Walungu, et d’autres cas  en Uvira, Mwenga et Kabare.

Selon Sourire MUHIGIRWA, chargée de suivi et évaluation à AFEM, cette situation est aussi alimentée par des fausses prophéties ou encore par des pratiques coutumières ou test traditionnel que l’on fait pour chercher celle qui est à la base du malheur qui arrive dans la communauté ;

« Malheureusement ce sont les femmes du 3e âge et les petites filles qui sont toujours accusées et livrées à la vindicte populaire après ces accusations de sorcellerie. La plupart des victimes accusées injustement sans preuves sont humiliées, dénudées lynchées et brulées vives sans aucune assistance ; leurs cases sont détruites Â» fustige Sourire MUHIGIRWA

Dans la foulée, la Coordonnatrice de l’AFEM Julienne BASEKE fait remarquer que des femmes ou filles accusées de sorcière qui parviennent à échapper de justesse à la vindicte populaire quittent leurs villages pour vivre en clandestinité sans aucune assistance ni espoir de retour, car considérées comme des  « parias Â».

« Comme leaders religieux, votre rôle au-delà de sauver les âmes, est de travailler pour la paix et la justice dans les communautés ; de promouvoir la cohabitation pacifique et la cohésion sociale, en luttant contre ce phénomène d’accusation de sorcellerie Â» conseille Julienne BASEKE

Signalons que pour lutter contre ces pratiques AFEM a organisé en 2021, plusieurs activités de sensibilisation voir mêmes des ateliers stratégiques des plaidoyers avec des parties prenantes, les autorités provinciales et coutumières, les groupes d’alertes précoces et autres structures de défense des droits humains.

Déo CIKURU

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