Sud-Kivu : AFEM et Kinshasa News-Lab veulent améliorer le taux de participation des femmes aux prochaines élections en RDC

Posté par  Anselme KANGETA   à  ,      5 mois ago     160 Views     Laisser vos impressions  

L’Association des femmes des Médias AFEM en collaboration avec Kinshasa News Lab a organisé une table ronde sur le renforcement des liens entre radios et femmes politiques. C’est pour stimuler la participation des femmes politiques au débat public. Ces assises ont eu lieu a Bukavu, dans la Province du Sud Kivu en RD Congo ce 06 Juin 2024.

Au cours de cette Table ronde, Madame la Coordonnatrice de l’Association des Femmes des Médias AFEM, Julienne BASEKE, a précisé que les médias constituent un enjeu pour que les opinions des unes et des autres soient relayées. Elle a salué les avancées dans l’intégration du genre dans les médias et le courage qui se manifestant du côté des femmes politique qui brisent la peur et affrontent le monde politique malgré les défis.

« … C’est les médias qui forment l’opinion publique et les autorités s’y réfèrent pour prendre les décisions… que cette Table ronde ne soit pas une rencontre de plus, mais plutôt une occasion pour les femmes politique de capitaliser les espaces sur les médias, afin que la présence de la femme soit ressentie à toutes les instances décisionnelles.« , a t-elle expliqué.

Pour la première intervenante, Colette Salima, qui est revenue sur les résultats obtenus par les femmes après les élections de 2023 en République Démocratique du Congo, avant l’accession du pays à l’indépendance, les femmes avaient peu de droit politique et de droit de participation. Elles ont progressivement gagné en participation politique, mais avec beaucoup de défis. Elle regrette de voir que les inégalités continuent à persister.

« A l’instar des élections de 2006, 2011, 2018 et 2023, seulement 10% de femmes ont été élues pour les élections législatives au Sud-Kivu. Sur le plan national, sur 32 élus à l’Assemblée Nationale pour le compte du Sud-Kivu, une seule femme a été élue dans le territoire de Kabare. Il s’agit de Madame Claudine Ndusi, et dont le siège reste convoité par des hommes politiques mal intentionnés. A l’élection sénatoriale, aucune femme n’a été élue au Sud-Kivu…« , a dit Colette SALIMA.

Elle s’inquiétée de voir que même les élus provinciaux n’ont pas accordé la chance aux femmes au poste de gouverneur de province car les tickets des femmes n’ont pas été élus. Elle a salué la volonté du Chef de l’Eta Félix Tshisekedi, à considérer les compétences des femmes en nommant Judith Suminwa comme première ministre de la RDC. Ce qui a amené le pays à l’obtention d’un gouvernement de 54 membres, dont 18 femmes, soit un taux de 32%.

« Nous appelons les sénateurs à faire un choix judicieux du bureau définitif, estimant que la présence des femmes au bureau du Sénat, peut jouer une influence positive sur la participation politique de la femme au pays. il faut promouvoir un modèle féminin en politique, pour démontrer qu’il y en a qui ont déjà fait un pas et qui servent d’exemple… » Explique-t-elle

Abordant l’aspect lié Â» aux défis de la participation politique de la femme, La deuxième intervenante Agnès Sadiki, a évoqué les barrières traditionnelles et culturelles, le manque des moyens financiers, les intimidations, le système politique qui reste discriminatoire pour les femmes, le manque de soutien des femmes par les chefs des partis politiques, l’absence des mentors solides en politique, l’insécurité et l’inaccessibilité de certains milieux ruraux.

« les autorités doivent savoir que les textes qui promeuvent les femmes sont un droit et non un privilège. certains articles de loi électorale doivent être modifiés, pour arriver à interdire, par exemple, aux candidats de postuler à toutes les échéances électorales, d’aligner les suppléants qui ont des affinités avec les candidats… », a-t-elle dit.

La Professeure Natalie Nakabanda, quant à elle, est intervenue sur la nécessité de réviser la loi électorale en RDC. Elle a estimé que le tableau étant déjà sombre dans la participation politique de la femme, et le contexte étant plus favorisant pour l’homme, il est nécessaire de réviser cette loi, afin d’encourager la participation politique de la femme.

« Je propose que la loi électorale soit traduite en langues nationales, pour permettre sa vulgarisation et son appropriation. Il faut arriver à obtenir l’engagement de l’homme congolais, pour reconnaitre que la femme a aussi des compétences et des atouts nécessaires pour la gestion du pays… » a martelé Natalie Nakabanda.

Elle recommande que AFEM organise une séance de travail, entre les hommes de droit, les médias, les femmes politiques et la société civile, pour discuter des articles de la loi électorale qui lèsent la femme et qui nécessitent d’être révisés.

La cheffe de division du genre au Sud Kivu remercie les partenaires techniques et financiers qui ont accepté de bonne fois d’accompagner les actions du gouvernement Congolais dans sa démarche vers la participation sociale et politique de la femme.

« Nous restons convaincue que le résultat attendu de ces travaux seront une véritable contribution de parvenir a une participation paritaire des femmes comme consacré a l’article 14 de notre constitution et la résolution 1325 du conseil de sécurité des nations unies qui souligne la nécessite pour les états membres de participer pleinement de façon significative et égale des femmes a des postes de prise de décisions. » , a-t elle dit.

Les participant.es ont peaufiné des stratégies pour améliorer le score de représentativité des femmes aux postes de prise de décisions. Ils/elles ont recommandé aux femmes politique de faire des médias leurs alliées.

Par Prisca BUAKARABA

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