Sud Kivu : AFEM renforce les capacités des membres de ses NCE sur la communication politique et plaidoyer médiatique

Cent membres des Noyaux clubs d’écoute, dont 32 hommes et 68 femmes améliorent leurs capacités en techniques de communication politique et plaidoyer médiatique au Sud Kivu. Cette formation assurée par AFEM dans 10 axes différents a permis d’améliorer les connaissances des femmes et des jeunes membres des NCE sur le plaidoyer médiatique et la communication politique pour une meilleure collaboration avec les autorités locales.

L’activité a eu lieu à Mwenga centre, Mushinga, Mulamba, Walungu centre, et Mugogo, ainsi qu’à Murhesa, Katana, Ihusi, Kashofu, mais aussi à Uvira et sera tenue dans les trois communes de la ville de Bukavu : Kadutu, Ibanda et Bagira dans les prochains jours.

Les notions développées au cours de cet atelier de formation a permis aux membres des NCE de renforcer leurs connaissances sur les techniques de plaidoyer en intégrant un langage convaincant envers leurs groupes cibles qui sont les autorités et leaders communautaires locaux autour des questions d’intérêt public.

Le facilitateur de AFEM a montré aux participants que la communication politique qui recours à la persuasion recouvre l’ensemble des stratégies de communication pour s’imposer dans les débats public et convaincre les interlocuteurs à adhérer à ses idées.

Dans une communication politique, il ne suffit pas d’avoir une bonne idée pour convaincre, il faut encore savoir la vendre, à en croire le facilitateur. Et pour mieux vendre son idée, ce dernier fait savoir que la crédibilité de l’orateur (émetteur) envers le récepteur est un élément important, tout comme l’identification du problème, des objectifs à atteindre, des groupes cibles, la formulation du message, la répartition des taches et la détermination du canal peuvent être utilisés lors de l’élaboration d’un message de plaidoyer. C’est ainsi que les membres des NCE ont été appelés à tenir compte du verbal et du non-verbal, sachant que pour être entendu, écouté et compris, au plan vocal il faut soigner l’intensité, la fréquence et l’articulation, bien prononcer les mots, soigner la ponctuation, les silences, le débit, le relief des mots; d’où, la simplicité et la clarté s’imposent. Quelques obstacles à une communication politique ou convaincante, les instruments d’une communication politique, les questions essentielles à se poser et comment formuler un message convaincant ont été développées à l’intention des participants.

Le deuxième module sur le plaidoyer médiatique a permis aux membres des NCE d’améliorer leurs techniques utilisées dans les actions de plaidoyer menées. Une définition claire du plaidoyer médiatique a été développée, son objet, ainsi que les étapes à suivre, voire le développement du message de plaidoyer ont été inculqués aux participants.

Ces derniers se disent satisfaits de la tenue de cette formation qui leur permettra d’améliorer leurs activités de plaidoyer sur le terrain et d’adopter un langage persuasif ou convaincant dans leurs actions. « La formation sur la communication politique et plaidoyer est nécessaire pour nous en tant que leaders communautaires. Au paravent, nous réalisions des activités de plaidoyer sans harmonie ni cohérence, mais suite à cette formation tenue par AFEM, nous maitrisons les étapes à suivre dans une action de plaidoyer et nous comprenons que le plaidoyer nécessite un suivi. Mener un plaidoyer c’est une chose, mais faire le suivi auprès des groupes cibles est aussi capital pour réussir un plaidoyer Â», déclare Xaverine KATWANYI, présidente du Noyau Club d’Ecoute d’Ihusi en territoire de Kalehe.

Et à Olivier NSHOMBO, membre du NCE/Uvira de renchérir : « Nous pensions que AFEM vient nous former pour devenir des politiciens. Mais nous comprenons que dans une action de plaidoyer, avoir un langage politique consiste à convaincre ses interlocuteurs. AFEM nous aide à comprendre qu’il faut préparer sa communication ou son message à adresser à l’autorité ciblée afin de convaincre, de l’amener à adhérer à nos opinions. Nous ne savons pas qu’une action de plaidoyer nécessite de la patience. Mais aujourd’hui grâce à la formation reçue, nous comprenons qu’il faut tout d’abord identifier le problème et suffisamment se documenter, connaitre les causes pour lesquelles on veut communiquer ou mener un plaidoyer, définir les objectifs à atteindre, bien déterminer les groupes cibles (direct et indirect), formuler le message, faire la répartition des tâches, se construire des alliés, mobiliser les fonds avant d’exécuter une action de plaidoyer. Toutes ces étapes nécessitent du temps et de la patience Â».

Cette activité a permis aux membres des NCE de mettre en place les stratégies efficaces pour réussir leurs plaidoyers en travaillant en réseau. « Nous sommes très contents d’avoir appris que le travail en réseau est la stratégie la plus efficace pour réussir un plaidoyer. A un moment nous organisions de plaidoyer en solo, chaque membre faisait ses activités où qu’il se retrouve sans avoir harmonisé avec les autres membres. Grace à la formation sur la communication politique et le plaidoyer, nous savons maintenant que le plaidoyer doit être mené en groupe, dans une cohésion avec les autres membres mais aussi en dehors du Noyau en collaborant avec les autres leaders ou structures qui existent au sein de la communauté pour réussir nos actions Â», croit savoir Christine FURAHA, présidente du NCE Kashofu en territoire d’Idjwi.

L’activité s’inscrit dans le cadre du projet « Promotion des contenus médiatiques inclusifs, complémentaires et pluriels par l’inclusion des femmes et des jeunes dans les débats démocratiques Â» mis en Å“uvre par AFEM en partenariat avec Internews à travers le programme MSDA.