Sud Kivu : Alimentation équilibrée, un luxe encore pour beaucoup de familles
Déjà manger trois fois par jour pose problème dans plusieurs familles en province. A ce problème, s’ajoute le souci d’avoir une alimentation équilibrée. Des professionnels de santé indiquent que ce manque peut être à la base des maladies ; et pour des enfants un problème d’une bonne croissance. Plus d’une personne se pose la question sur la problématique de l’insécurité alimentaire en dépit des potentialités agricoles de la province.
L’organisation mondiale de la santé, OMS, indique qu’une alimentation équilibrée apporte quotidiennement tous les nutriments (glucides, protéines, lipides, minéraux, vitamines, eau) et toute l’énergie dont le corps a besoin, sans carence ni excès. L’apport énergétique quotidien recommandé pour un adulte moyen est d’environ 2 000 à 2 500 kilocalories pour un homme et de 1 800 à 2 000 kilocalories pour une femme.
L’alimentation équilibrée reste encore un luxe dans beaucoup de familles. Des ménages ont difficile à manger trois repas par jour, et ceux qui réussissent sont loin de respecter les catégories d’aliments recommandées par les professionnels de santé
Une situation qui impact négativement sur la santé des habitants de la province, exposés à des maladies de malnutrition et d’autres dues au déséquilibre alimentaire
Pendant qu’il existe trois groupes d’aliments requis notamment ceux énergétiques, de croissances et protecteurs de la santé. Des nuances qui malheureusement ne sont pas connues par la majorité des habitants qui mangent sans y faire allusion
Causes et conséquences
Certains observateurs pensent que cette situation serait due à la faible production alimentaire dans les milieux ruraux, qui actuellement dépendent des zones urbaines pour le ravitaillement en denrées alimentaires.
D’autres parts, des maladies des cultures, sont signalés dans différents territoires comme Kabare, Walungu, Idjwi et Kalehe. Des cultures des manioc, de banane, de maïs, et des patates douces sont attaquées, pourtant des cultures servant d’aliment de base dans ces milieux
D’autres attribuent l’insécurité alimentaire à l’instabilité sécuritaire, qui n’a pas permis aux entrepreneurs agricoles d’investir dans le secteur craignant pour leurs sécurités. D’où la raison d’une forte densité de la population dans la ville de Bukavu sans aucune source alimentaire.
La nutritionniste au centre d’encadrement des enfants malnutris à la Paroisse de Kadutu, Marie Bahati fait savoir que ce problème d’alimentation déséquilibrée est à la base de la malnutrition aigüe, la mauvaise croissance et les maladies de tout genre.
Des spécialistes pour leurs part, font savoir que le travail de l’agriculteur n’a pas été valorisé par le gouvernement, même l’accès à la terre continue de poser problème pour les paysans moins nantis. Des obstacles qui empêchent l’amélioration de la production agricole afin de lutter contre l’insécurité alimentaire
Pistes de solution
L’ingénieur Arsène Rudahaba pense que le gouvernement ne devrait pas compter sur les projets des organisations non gouvernementales, pour développer le secteur agricole, mais la mise en place de meilleures stratégies et allocations des moyens au secteur agricole seraient une solution durable.
De son côté, l’enseignante à l’Institut Supérieur de Développement Rural, l’agronome Astrid Furaha propose au gouvernement d’allouer un budget important au secteur agro pastoral, mais également appuyer les agriculteurs locaux pour améliorer la sécurité alimentaire tant au niveau national que provincial.
Elle estime aussi que des routes des dessertes agricoles devraient être réhabilitées afin de faciliter l’écoulement des produits des champs, de pêche et d’élevage.
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