Sud-Kivu : Assemblée provinciale : aucune plénière pendant la session extraordinaire
Les députés provinciaux du Sud Kivu ont clôturé le lundi 30 juillet 2018 la session parlementaire extraordinaire. Ouverte dans le but de vider plusieurs matières restées en suspens durant la session ordinaire de mars, cette session de trente jours a presqu’accouché d’une souris.
Aucune séance plénière, ni même une conférence des présidents qui pourrait notamment tabler sur le calendrier de la session n’ont été convoquées. « Le Bureau de l’organe délibérant doit expliquer à la plénière sur ce qui s’est passé. Si la plénière n’est pas édifiée, elle est en droit de sanctionner », prévient le député Théophile HABAMUNGU.
Cet élu de Kalehe s’étonne de constater que la session qui a été ouverte n’a pas été clôturée, car, dit-il, aucune cérémonie officielle de clôture n’a été organisée. « Une session solennellement ouverte doit être solennellement clôturée. Comme cela n’a pas été fait, on considère que la session court encore ».
Deux événements majeurs ont perturbé la convocation des plénières à l’Assemblée provinciale du sud kivu durant la session extraordinaire écoulée, martèle le rapporteur de l’organe délibérant, David OMBENI.
Selon l’élu de la circonscription électorale de Walungu, « la session extraordinaire a été perturbée parce que tous les députés devraient rentrer dans leurs bases électorales pour déposer leurs candidatures aux législatives provinciales et nationales, ressusciter et renouveler leurs bases électorales. Après, nous avons connu la mort du directeur de cabinet du président de l’Assemblée provinciale, Emile Baleke ; après notre collègue député Déogratias BUHAMBA-HAMBA vient aussi de nous quitter ».
A en croire ce député, le règlement d’ordre intérieur de l’Assemblée provinciale stipule que « si une fois la date de clôture arrive, qu’il y ait cérémonie ou pas, la clôture est d’office ».
Deux raisons jugées fallacieuses par le député HABAMUNGU, l’un des redoutables députés provinciaux, ayant fait partir environs dix ministres du Gouvernement Cishambo II en 2016. « Il n’y a rien de sérieux dans l’argument avancé par le rapporteur. Il n’y a aucune raison. La session a trente jours. Nous avons eu deuil du Directeur de cabinet M. MWAMBA après avoir consommé vingt jours sans rien faire ; encore moins la mort du député Buhamba-hamba qui est intervenu le jour même où on devait clôturé ; il n’y a aucune raison », renchérit le député Théophile Habamungu Mirindi.
Selon lui, c’est depuis 2010 que le Bureau a tourné le dos à la population. « Le Bureau de l’organe délibérant n’est ni au service de la province, ni au service au de l’assemblée provinciale », conclut-il.
Pourtant, plusieurs matières qui touchent le vécu quotidien de la population devraient être débattues durant la session extraordinaire ; l’une des rares sessions budgétivores de la province. « Il y a de l’insécurité partout, pas d’eau, ni d’électricité, les gens sont tués partout, les routes sont devenues quasi-inexistantes ; nous pensions que les députés devaient réfléchir sur tous ces problèmes, la population crie mais personne n’écoute sa voix », s’exclame Maitre Pascal Mupenda, rapporteur de la Nouvelle Dynamique de la Société Civile, en sigle NDSCI.
Il demande par conséquent à la population de voter utile lors des élections programmées en décembre 2018, d’après le calendrier électoral publié par la CENI, afin de renouveler la classe politique actuelle défaillante.
La session parlementaire de septembre prochaine s’annonce agitée au Sud Kivu entre députés et membres du Bureau de l’organe délibérant que dirige Emile Baleke, régulièrement visé par des motions incidentielles pour notamment « malversations financières et mauvaise gestion de l’assemblée provinciale ».
Elysée Muzalia
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