Sud Kivu : Banalisation du Covid 19, des professionnels de santé craignent une contamination en masse

Pandémie de coronavirus ; la RDC, parmi les principaux pays les plus touchés d’Afrique. Au Sud Kivu où la banalisation de la pandémie semble gagne du terrain depuis l’apparition des deux cas à Bukavu. De fausses informations distillées sur les réseaux sociaux exposent la province à une contamination à grande échelle fustigent les professionnels de santé, qui craignent un risque d’une propagation du Covid 19 à grande échelle.

En l’espace des 22 jours le pays est à plus de 100 cas positifs. En dehors de Kinshasa où le gros des victimes est concentré, d’autres provinces sont également frappées entre autres le Sud Kivu.

Alors que les pays européens, américains et asiatiques avec un système sanitaire plus développés sont ravagés par le coronavirus, en Afrique et principalement en RDC, la désinformation sèment la psychose au sein de l’opinion. La première est apparue au Sud Kivu depuis l’apparition de deux cas dimanche 29 mars dernier.

Après que le laboratoire INRB de Kinshasa et les autorités provinciales ont confirmé deux échantillons du Sud Kivu positifs, les réseaux sociaux sont pris d’assaut avec de fausses informations qui mettent en cause les résultats des experts, estimant que comme les personnes testées positives aujourd’hui s’étaient elles-mêmes auto confinées et qu’ils soient dans un état de santé stable aujourd’hui, c’est-à-dire qu’elles ne sont pas malades.

Ces mêmes personnes malades ou les membres de leurs familles régulièrement en contact avec d’autres personnes auraient publié des extraits audio et vidéo qui fuitent dans les réseaux sociaux où ils montrent que leurs frères ne sont pas malades.

Des messages et extraits vidéos circulent sur whatsap et facebook particulièrement, mettant la population en garde  contre les tentatives de vaccination à l’insu des populations, dans le but, selon les rumeurs, d’exterminer les noirs.

Les auteurs de ces récits appellent les parents à ne pas faire vacciner leurs enfants ni même à se faire tester sous prétexte, selon eux que les appareils utilisés inoculent le virus du Covid 19. Curieusement, les auteurs de ces publications n’avancent aucune preuve de ce qu’ils affirment et il parait difficile de savoir ce qui les anime.

Conséquences de la banalisation

Des organisations de la société civile regrettent cette attitude de la population qui banalise l’existence de la pandémie de coronavirus ;

La Nouvelle Dynamique de la Société Civile, NDSCI qui en appelle à la responsabilité de la population déplore ce qu’elle qualifie d’un comportement irresponsable.  

Son président national, Jean – Chrysostome KIJANA craint que la province n’enregistre des contaminations à grande échelle suite à cette ignorance.

De son côté, le sociologue Albert Ndusha estime que ces fausses informations qui sortent de l’imagination des personnes actives sur les réseaux sociaux peuvent avoir de graves conséquences, dont la résistance aux règles de prévention.

Recommandation

Pendant ce temps, le Bureau de coordination de la société civile exhorte toutes les organisations de la société civile à s’impliquer dans la sensibilisation de la population.  

La présidente de cette structure citoyenne, Marie Migani au lieu de s’adonner à publier de fausses statistiques de cette pandémie en RDC, des acteurs de la société civile devaient jouer correctement leurs rôles pour montrer à la population que la maladie est bel et bien réelle et que le seul remède c’est de respecter les mesures hygiéniques pour la prévention.

Le coronavirus se manifeste principalement par une toux sèche, la rhume, des difficultés respiratoires, mal à la gorge mais aussi la fièvre, conformément aux symptômes cliniques évoqués par les médecins rappelle Marie Migani.