Sud Kivu / Bukavu : Covid 19, Des femmes petites commerçantes peinent à s’approvisionner et vendre

Depuis l’apparition de Covid 19, des femmes petites commerçantes de Bukavu ont difficile de s’approvisionner en marchandise. Ces femmes peinent à se procurer des marchandises et les écouler facilement pour la survie de leurs ménages ; une situation qui joue négativement aussi sur leur pouvoir  économique. Avec  la fermeture des frontières et la suspension des voyages à l’étranger, elles disent de ne plus avoir de marchandises en grande quantité et parfois pas pour certains produits ou articles.  

Des femmes exerçant le petit commerce, s’approvisionnent en marchandise auprès des grossistes qui s’en procurent en majorité dans les pays étrangers. Malheureusement, certaines marchandises arrivent en petite quantité ou presque pas dans la ville de Bukavu. Ceci étant donné la suspension des voyages vers  les pays étrangers afin d’éviter la propagation de covid 19.

Au regard du contexte sanitaire précaire au niveau mondial, des marchandises affrétées arrivent en petite quantité ne pouvant pas couvrir les demandes des toutes les femmes. Certaines femmes vendeuses font savoir que la situation est plus compliquée depuis que la ville de Bukavu et les pays transfrontaliers ont été touchés par la pandémie.

Les grossistes auprès desquels elles se ravitaillaient, sont également bloqués, car ne faisant pas des transferts d’argents aux fournisseurs pour qu’ils livrent les marchandises étant aussi confiné dans leurs pays ou villes d’origine. La majorité d’entre les femmes au Sud Kivu et dans la ville de Bukavu en particulier, travaillent avec des fonds à crédit sollicités auprès des différentes institutions de micro finance, coopératives ou personnes privées ; actuellement elles ont du mal à épurer leurs dettes en cette période malgré leur bonne volonté.

Celles que nous avons rencontrées, disent traverser un moment difficile car, l’argent n’est pas en circulation pour leur permettre  d’écouler leurs marchandises en stock. A cela s’ajoute l’instabilité du taux de change qui occasionne la faillite des certaines, regrettent ces femmes.

« Depuis l’apparition de covid 19, nous vendons difficilement, et parfois nous ne s’avons plus où nous approvisionner, car nous ne voyageons plus. A cela s’ajoute le taux de change qui varie tous les jours Â» regrette une femme petite commerçante

« Il y a pas des clients pour acheter, ils disent qu’il y a pas d’argent ; nous souffrons. Nos enfants vont mourir de faim ou aller dans la rue Â» s’indigne une autre femme petite commerçante

« Il y a plus de clients ; des fonctionnaires ne touchent quasi plus.  Et malheureusement, même si nous ne vendons pas, nous devons manger. Et malgré la situation du pays économique mauvaise, des agents de l’Etat ne cessent de venir avec leurs taxes » regrette une femme petite commerçante

Ces femmes sollicitent l’implication des autorités compétentes pour réglementer ce secteur et surtout de multiplier les efforts dans la lutte contre la propagation de coronavirus pour espérer à la reprise normale de leurs activités.

Des analyses des questions socioéconomiques  déplorent le manque de politique d’exonération pour certaines taxes.

Pistes de solution et accompagnement des femmes petites commerçantes

La présidente intérimaire du bureau de coordination de la société civile, Marie Migane recommande aux femmes petites commerçantes de ne pas baisser les bras, mais de continuer à lutter à travers leurs activités quotidiennes pour subvenir à leurs besoins, malgré la situation difficile économique pendant cette période de Covid 19

« Nous devons nous souder pour aider nos mamans, ces femmes qui font le petit commerce. Nous devons demander au ministre de l’agriculture la suite de sa promesse d’approvisionner ces femmes en marchandises venues des territoires. Que le gouvernement mette à la disposition de ces femmes ces marchandises, malgré qu’il y a aussi le problème au niveau de marché. Des organisations féminines sont derrières ces femmes Â» confie Marie Migani.

Elle demande au gouvernement et organisation féminine d’accompagner les femmes petites commerçantes en cette période marquée par covid 19, qui perturbe toutes les activités au pays.

Le projet de facilitation du commerce dans la région des Grands Lacs  accompagne les femmes petites commerçantes pendant cette période de confinement en organisant des réunions avec les grands commerçants pour leur faciliter la tâche.

La Chargée de communication dans ce projet, Heureuse Labie qui le dit rassure que cette structure mène également de sensibilisation à l’intention des femmes sur comment résoudre leurs problèmes, mais comment se protéger contre la maladie à corona virus en réceptionnant les marchandises venues aux pays voisins.