Sud Kivu : Confinement contre covid 19, plus de cinquante femmes détenues vivent dans des conditions difficiles
Depuis la communication du ministre de la justice qui interdit toutes visites dans des prisons à cause du covid 19, des femmes détenues vivent de plus en plus dans des conditions difficiles, c’est le cas à la prison centrale de Bukavu. Insuffisance voire manque de nourriture, mauvaise conditions hygiéniques. En province, malgré les promesses du ministre de la justice pour pallier ce problème, des organisations des droits humains demandent une assistance régulière aux prisonniers et le respect de leurs droits.
Environs 60 femmes accompagnées de leurs nourrissons manquent de la nourriture, des médicaments, même des kits hygiéniques ne sont plus disponibles à temps ; une situation qui aggrave la vulnérabilité des femmes actuellement exposées à toutes de maladies en cette période d’une terrible crise sanitaire.
Beaucoup de ces femmes détenues dans cette prison ont été arrêtées pour des faits bénins et qui devraient être relâchées, selon des organisations de défense des droits humains, qui actuellement vivent dans des conditions de plus en plus difficile en cette période de confinement suite à la maladie à coronavirus.
Face à cette situation, le Bureau de coordination de la société civile noyau urbain ville de Bukavu plaide pour l’amélioration des conditions de vie des femmes détenues dans les prisons et maisons carcérales de la province.
Le président de cette structure citoyenne, Zozo SAKALI va plus loin en souhaitant même que la situation des détenus soient intégrée dans la caisse de solidarité mise en place par le gouverneur de province dans le cadre de la lutte contre le coronavirus.
Construite sous l’époque coloniale avec une capacité d’accueil de cinq cent personnes, la prison centrale de Bukavu avoisine actuellement deux milles détenus, parmi lesquels environs 60 femmes. Ces femmes vivent un calvaire sans précédent avec leurs nourrissons au sein de cette maison carcérale ; une souffrance amplifiée par le coronavirus qui endeuille la RDC.
En cette période de crise sanitaire, des visites des personnes extérieures et membres des familles ont été interdites pour éviter la propagation de cette pandémie.
Depuis trois semaines maintenant, le stock alimentaire s’est épuisé, pas de bois de chauffe, ni des médicaments ; une situation qui amplifie la vulnérabilité des femmes dans la prison centrale de Bukavu, ainsi que dans les autres cachots et maisons carcérales sur l’ensemble de la province du Sud Kivu. Cette femme détenue, jointe sous couvert d’anonymat à partir de sa cellule relate les faits.
« Nous n’avons pas de nourriture, ça fait déjà deux semaines. L’interdiction de visite nous pénalise ; le dossier traine. Avec nos bébés ici nous craignons et pour notre santé que celle de nos bébés. Et puis jusque là , il y a aucune mesures spécifiques pour la détention de nous les femmes » confie une détenue
Toutes les prisons centrales sont sous la responsabilité du gouvernement central dans le cadre de la prise en charge alimentaire. La province du Sud Kivu vient en aide mensuellement pour suppléer à la subvention de Kinshasa envoyée selon la capacité de chaque prison, à en croire des sources du ministère de la justice.
Réactions des autorités
Le Directeur de la prison centrale de Bukavu, le major José NTUMBA en appelle à l’implication des organisations non gouvernementales pour suppléer aux efforts du gouvernement
Celui-ci fait savoir que la prise en charges des détenus pose un sérieux problème au Sud Kivu ; la subvention envoyée par le Gouvernement provincial ne couvre pas tous les besoins des maisons carcérales, pendant cette période.
« C’est vrai à ce stade, nous interdisons de visite pour éviter la contamination du covid 19, c’est une situation exceptionnelle. Nous invitons des organisations des droits humains et autres acteurs à nous venir en aide, pour suppléer aux efforts du gouvernement » confie Josué NTUMBA
De son côté, le ministre provincial de la justice et droits humains, Jospin BITAFUANWA indique que la province a mis en place une équipe technique qui évalue les besoins spécifiques de chaque catégorie des détenus plus particulièrement des femmes et tient compte de leurs besoins spécifiques en cas de distribution des dons, vivres et non vivres.
« Même les femmes, elles sont dans leurs cellules. Nous avons crée une équipe pour faire le suivi particulier de leurs conditions de vie. C’est une situation particulière , nous avons limité même la visite des avocats » confie Jospin Bitafanya
Le ministre ajoute qu’en cette période de crise sanitaire, les autorités judiciaires à tous les niveaux examinent les dossiers de différents détenus éligibles à la libération conditionnelle dans les tous prochains jours dans le cadre de la mesure de l’Etat d’urgence décrétée par le président de la République ; et les femmes qui sont dans les critères en seront également bénéficiaires, signale le ministre.
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