Sud-Kivu : Des établissements d’enseignements de plus en plus envahis par les tapages diurnes
La présence de kiosques et débits de boissons est remarquable près des universités et certaines écoles dans la ville de Bukavu. Ces bistrots constituent un danger majeur pour l’éducation des apprenants qui fréquentent ces institutions.
Actuellement, des lieux de vente des boisons fortement alcoolisés et autres drogues sont érigés aux environs de ces écoles et universités.
Dans ces maisons de breuvage, les élèves sont les meilleurs clients. Ces derniers échappent pendant la récréation, d’autres chassés pour raison de retard, de la prime ou pour tout autre frais y passent toute la journée entrain de consommer des stupéfiants. Cette triste réalité est palpable à Labotte et à Nyawera sur avenue ISGEA en commune d’Ibanda.
D’autres coins des communes de Kadutu et Bagira ne sont pas aussi épargnés par cette réalité. A Funu, Carrefour et Cimpunda dans la commune de Kadutu, des écoles privées, publiques et conventionnées fonctionnent à côté des débits de boisson. Situation similaire à Karhale où les étudiants passent leur temps libre dans des bars de fortune.
Ce fléau social n’est pas sans avoir des répercussions au niveau de l’apprentissage des élèves et pousse les élèves à soutirer de l’argent des parents pour se procurer de la bière.
« C’est un désordre à l’école, il y a le vagabondage des élèves et cela n’est pas bon pour l’éducation. Les élèves vont dans ces lieux de breuvage pour s’enivrer pendant les heures de cours, ce qui impacte négativement leurs résultats à la fin » explique une habitante.
Doit-on hypothéquer l’éducation des enfants en privilégiant le gain de ce business ? s’interrogent certains observateurs.
Ce phénomène est remarqué car les normes requises dans la construction des établissements scolaires et universitaires ne sont plus respectées. C’est notamment le critère de viabilité et de l’environnement où est placée une école. De ce fait plusieurs écoles et universités ont été construites à l’époque loin de tout bruit ambiant pour amener les élèves et étudiants à étudier dans un climat serein propice à la concentration.
La loi congolaise autorise à toute personne de créer une école mais dans le strict respect des normes règlementaires. Cependant quelques garanties environnementales et d’encadrement moral ne sont pas prises en compte lors de la construction des écoles et universités dans la ville de Bukavu.
Notre source s’interroge sur le rôle des inspecteurs censés faire des descentes et itinérances pour s’enquérir du niveau de fonctionnement de toutes les écoles dans la ville de Bukavu.
Patient Bashombe, président du bureau de coordination de la société du Sud-Kivu, pense que le système éducatif est au rabais suite à cette multiplicité de débits de boissons qui entourent les écoles et universités et qui déconcentre les élèves. Il rassure que sa structure compte réunir certains syndicats afin d’étudier dans quelle mesure ils peuvent ensemble remettre la discipline dans ce secteur.
« Tout ce que nous pouvons recommander à ce sujet, c’est que le ministre de l’éducation au niveau provincial puisse s’impliquer afin de mettre de l’ordre dans ce secteur et que les préfets assurent le suivi de leurs élèves » a-t-il exhorté.
D’aucun estime que si rien n’est fait, l’éducation des enfants sera compromise pourtant, ils sont et demeurent l’avenir de toute la nation.
Par Joseph-Ryan Nkoy
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