Sud-Kivu: Des femmes aveugles surmontent le mythe lié à l’handicap pour leur intégration dans la communauté

« Mille sourires, Je suis aveugle mais je vois », telle est la devise des membres de l’Association des Femmes Aveugles du Sud-Kivu, AFASKI.

Ces aveugles exercent plusieurs activités telles que la fabrication des paniers, des  étuis en bois pour stylos, des portes clés, le restaurant,  la formation en écriture braille, la mobilité qui consiste à apprendre aux aveugles des stratégies pouvant les aider à s’adapter à se déplacer dans différents milieux, le savoir vivre mais aussi la religion afin de leur donner espoir et leur faire comprendre que le handicap n’est pas la fin de la vie.

Pour Pascasie Bita Byangoy, malgré les difficultés liées au faible écoulement de leurs produits, le manque de moyens de transport et parfois le délaissement par certains de leurs guides qui s’engagent à les conduire ; à travers différentes œuvres ces femmes aveugles du Sud-Kivu arrivent à surmonter les obstacles liés à l’handicap et parviennent à répondre aux besoins de leurs familles.

«  Malgré certaines difficultés, nous femmes aveugles, nous ne sommes plus comme ces aveugles et autres personnes vivant avec handicap qui restent abandonnées ou enfermées à la maison et qui sont considérés comme des cadenas. Ces personnes nous les appelons des bloqués physiques. Nous, nous ne sommes plus des bloqués physiques ;

Moi par exemple, je fabrique des paniers, je participe à plusieurs rencontres des femmes et des hommes  de différentes organisations, je suis même membre de la société civile. Donc nous sommes des aveugles mais nous voyons  puis que nous travaillons et nous parvenons à répondre aux besoins dans nos familles respectives».

Cette association qui existe depuis 2007 regroupe des femmes, des filles et certains hommes  mal voyant  mais aussi des personnes voyant qui servent de guide à cette catégorie de personne.

Les membres de cette association des Femmes Aveugles du Sud-Kivu, AFASKI , vivent à Bukavu et d’autres dans différents territoires de la province.  La motivation étant la lutte pour la survie face au délaissement dont sont souvent victimes les personnes vivant  avec handicap et  particulièrement les aveugles.

La division provinciale des affaires sociales appui cette catégorie de personnes  en leur accordant des attestations de vulnérabilité afin qu’ils soient exemptés des taxes dans leurs activités, a indiqué Petronie Kangela, responsable de cette structure de l’Etat.

Elle invite d’autres personnes vivant avec handicap à se regrouper en association et se faire enregistrer à la division des affaires sociales pour bénéficier de l’exonération pour tout ce qu’elles  peuvent entreprendre comme activité.