Sud kivu : Des femmes premières victimes de la persistance de la justice populaire

Des cas de justice populaire continuent d’être enregistrés dans plusieurs coins de la province du Sud Kivu. Des femmes accusées des sorcières et d’autres personnes présumées voleurs sont tabassées et brulées vives par des habitants en colère. Dans le village de Mumosho, une femme accusée de sorcellerie a été brulée vive, même scenario à Kalehe où une autre a été brulée accusée d’avoir tué une personne par poison. En 2019, une organisation de la société civile SAJESEK Forces vives a fait état de 66 victimes de justice populaire.

Des organisations des droits humains déplorent la persistance de la justice populaire. Ces cas sont répertoriés dans plusieurs territoires du sud kivu et dans la ville de Bukavu. Le dernier cas en date est celui survenu la matinée du lundi 13 juillet 2020 dans la ville de Bukavu, à Muhungu Metéo au quartier Ndendere où un présumé voleur a été tué par les habitants en colère.

La semaine dernière, une femme de 72 ans accusée de la sorcellerie a été tabassée puis brûlée vive par des habitants à Mumosho en territoire de Kabare, selon des informations livrées par des organisations de la société civile.

Un membre du Noyau Club d’Ecoute de l’Association des Femmes des Médias, AFEM, a signalé un  autre cas de justice populaire à Nyabibwe dans le territoire de Kalehe où une femme de 49 ans et mère de 9 enfants  a été brulée vive le 07 Juillet 2020.

Un peu plus loin en territoire de Mwenga, le Noyau club d’écoute de AFEM, qui documente notamment sur des cas des conflits renseigne que des femmes restent des premières victimes des actes de justice populaire pour des faits inavoués relatifs à la sorcellerie, alors que le même scenario s’observe dans le vaste territoire de Shabunda sous un regard impuissant des autorités ayant en charge la sécurité et la justice, regrettent des activistes des droits humains.

La coordinatrice  du Réseau des femmes pour la défense des droits et la paix, RFDP, Venantie Bisimwa estime que ces cas de justice populaire sont à la base d’importants dégâts matériels et humains qui traduisent un disfonctionnement de la société.

Cette triste réalité au cœur également des conflits interminables se vit en province pourtant la loi congolaise condamne la justice populaire et met en garde ses auteurs.

De son côté, l’activiste des droits humains, Raphaël Wakenge estime que  l’impunité et le non application de l’édit  provincial portant sur la lutte contre la justice populaire au sud  Kivu  seraient à la base de cette recrudescence de la  résurgence de cas de justice populaire dans la  province.

Il appelle les  autorités compétentes de s’impliquer pour apporter  solution à ce problème qui est en train de prendre de l’ampleur dans la province.

Des sources concordantes estiment que cette situation devait interpeller la conscience des autorités locales et celles ayant en charge le pouvoir judiciaire, car ses conséquences sont inquiétantes au sein de la communauté.

Réaction de l’autorité provinciale

En réaction sur la persistance de la justice populaire en province, le ministre de l’intérieur et sécurité, Lwabanji Lwasi Ngabo signale que des auteurs des cas de justice populaire dont sont victimes les femmes dans plusieurs territoires sont dans le viseur des services de sécurité et répondront de leurs actes devant la justice.

Il fait savoir que  toute personne impliquée dans ces pratique sera dénichée et traduit en justice  afin de servir d’exemple dans la lutte contre la justice populaire au Sud Kivu.

« Personne ne peut se rendre justice ; il faut plutôt se rendre aux services de la justice. Nous recommandons aux habitants d’éviter cette pratique combien incivique Â» confie Lwabanji Lwasi

Les autorités de la province en appellent à une prise de conscience de la population pour mettre fin au phénomène Justice populaire à la base de plusieurs cas des conflits dans plusieurs coins de la province, conclut le ministre.