Sud Kivu : Des organisations des droits humains et des femmes condamnent des propos négationnistes du Président Paul Kagame sur les crimes en RDC
Des défenseurs des droits humains, des droits des femmes et des jeunes s’indignent contre des propos négationnistes du Président de la République du Rwanda Paul Kagame sur les crimes en RDC, lors d’une interview à France 24 et RFI, le 17 Mai 2021. Ces derniers viennent d’adresser une lettre à Madame Michelle Bachelet, Haut – Commissaire des Nations Unies aux Droits de l’Homme (HCDH) avec copie au Secrétaire Général des Nations Unies, à la Présidence de la République pour leur demander de condamner ces propos, qui dénigrent également le Prix Nobel de la Paix, le Docteur Dénis Mukwege .
Dans un point de presse, tenu dans la ville de Bukavu, en République démocratique du Congo, RDC, les organisations qui travaillent dans le secteur des droits fustigent, ces déclarations du Président Rwandais, qui nient des crimes de masse commis en République démocratique du Congo, RDC.
Ces dernières mentionnent que Paul Kagame a soutenu qu’il n’y avait pas eu de crimes à l’Est de la RDC, ce qui constitue selon elles une injure à la mémoire des victimes directes et indirectes alors que le Rapport du Projet Mapping documente 617 incidents de violations des droits humains et droit international humanitaire, commises entre 1993 et 2003.
Dans la foulée, ces structures qualifient d’inacceptable le dénigrement du Rapport Mapping par ce Chef de l’Etat, qui l’a traité de très politisé, malgré publié en 2010 par le Haut-Commissariat des Nations Unies aux Droits de l’Homme.
Par la suite, ces dernières déplorent le mépris exprimé envers le Docteur Dénis Mukwege, Prix Nobel de la Paix de 2018, laissant entendre que cette personnalité est manipulée, alors qu’il est connu que cette grande figure demeure le porte-voix de tout un peuple en quête de justice, de vérité et de réparation.
Ces organisations apportent aussi leur soutien au Docteur Dénis Mukwege, à sa demande de procéder à des exhumations et de sécuriser les preuves des crimes les plus graves par un mécanisme d’enquêtes et de poursuites.
Parmi ces dernières, il y a notamment : l’Association des Femmes des Médias ( AFEM) ; SOS Information Juridique Multisectoriel ; Initiative Congolaise pour la Justice et la Paix ; Synergie des Femmes pour la Paix et la Réconciliation des Peuples de Grands Lacs ; Observatoire de la Parité ; Caucus des Femmes ; le Réseau des Femmes pour la Défense des Droits et la Paix, et Partenariat pour la Protection Intégrée.
Recommandations générales à Madame Michelet Bachelet
Ces structures recommandent la Haut- Commissaire des Nations Unies aux Droits de l’Homme de condamner ces propos négationnistes de Paul Kagame sur les crimes commis à l’est de la RDC ;
De désapprouver le dénigrement du Docteur, Dénis Mukwege, Prix Nobel de la Paix, lequel fait preuve de son dévouement en faveur des femmes victimes du viol utilisé comme arme de guerre en RDC ;
De rendre publique la liste, gardée à ce jour confidentielle, des présumés auteurs des crimes les plus graves, tels que documentés par le Rapport du Projet Mapping. Une demande déjà faite le 08 Mars 2016 par plus de 160 organisations congolaises à cette institution des Nations unies.
Et en fin, ces dernières sollicitent la restitution dans un format numérique, qui les rendra aisément accessibles, les sources utilisées par HCDH pour rédiger le Rapport Mapping.
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