Sud kivu : Des veuves des militaires déplorent leurs conditions de vie

Des femmes veuves des militaires au sud kivu  dénoncent le non payement des soldes de leurs défunts maris décédés au front, la non scolarisation de leurs enfants et le manque d’habitation confortable. Ces femmes organisent des manifestations pour demander qu’elles soient rétablies dans leurs droits, mais sans  aucune suite favorable.

Plusieurs manifestations sont régulièrement organisées par ces femmes pour réclamer leurs droits, mais sans succès. La dernière manifestation publique organisée par les femmes veuves des militaires datent d’environs trois mois où elles ont barricadé la route principale qui mène vers la place mulamba en commune d’ibanda pour dénoncer les mauvaises conditions de vie qu’elles traversent.  

Que ça soit dans les camps des militaires ou dans des quartiers d’habitations civiles où elles vivent, ces veuves indiquent qu’elles ont du mal à répondre aux besoins les plus élémentaires de leurs familles notamment payer la nourriture, le loyer ou encore la scolarité de leurs enfants, et pourtant leurs maris sont tombés au front pour défendre l’intégrité territoriale.

Non seulement les soldes étaient revues à la baisse pour certaines, mais aussi d’autres ne perçoivent rien et ne savent plus à quel saint se vouer.

• « Nous demandons aux autorités de se soucier de notre condition de vie ; maintenant nous ne savont plus scolariser nos enfants ; nous sommes déguerpies dans des maisons de location faute d’argent. Nos maris ont quand même servis ce pays Â» se plaint une veuve.

 Certaines sources signalent que parfois l’argent destiné aux soldes de leurs défunts maris est détourné par certains officiers militaires ; une allégation non encore confirmée par aucune source officielle.

Ces femmes disent qu’elles mènent une vie d’errance, leurs familles sont déguerpies par manque de frais de loyer ; ce qui les poussent à mendier dans la rue, souvent à la merci de toute sorte d’humiliation. Elles lancent un cri d’alarme aux autorités, particulièrement le chef de l’Etat pour que leurs revendications soient prises en compte.

Implication des autorités sur la question des veuves des militaires

Certains officiers de la 33^e région militaire rejettent ces allégations. Certaines sources indiquent  que toutes les femmes des militaires reconnues officiellement comme épouses accèdent chaque mois aux soldes de leurs maris.

Le chargé du département de la communication de la 33^e région militaire, le major Louis – Claude Chimwanga  fait savoir que le problème se pose lors que le militaire défunt avait plus d’une femme et qu’après le décès, toutes veulent réclamer la rente de survie, alors que l’administration de l’armée ne reconnait que la femme légitime

« Mais il se trouve que souvent le mari a deux ou encore trois femmes, je pense que là n’est pas notre problème. » confie Louis Chimwanga

Notre source précise que des militaires inactifs pensionnés sont remis à la charge de la division des affaires sociales. Pendant ce temps, la division provinciale des affaires sociales rassure avoir recensé toutes les femmes veuves concernées afin qu’elles soient prise en charge par la 33^e région militaire.

La responsable de cette division, Pétronie Kangela, précise qu’en collaboration avec d’autres partenaires, sa division mène des actions de plaidoyer en vue d’améliorer les conditions de vie des veuves des militaires.

« ca fait plus de trois ans que les veuves des militaires et militaires inactifs ne sont plus payés à notre division, mais à la banque FINCA Â» fait savoir Pétronie Kangela

Un appel est donc lancé à toutes les parties prenantes, afin de sauver la vie de la femme veuve de militaire, à en croire Kangela qui demande en outre à ces veuves de développer d’autres stratégies d’autonomisation pour assurer leur survie et celle de leur famille.