Sud Kivu : Efforts des femmes de Lurhala pour la survie des ménages

La situation économique en baisse dans plusieurs ménages liée au  chômage accru des pères de familles au sud kivu pousse les femmes à ne pas rester indifférentes. 

C’est le cas des femmes du groupement Lurhala qui depuis plusieurs années, nourrissent leurs familles, prennent en charge la scolarisation des enfants et plusieurs autres besoins au sein des ménages.

A travers le petit commerce ; travaux des champs et transport des lourds fardeaux, ces femmes se regroupent en associations de micro crédits et parviennent à prendre la charge familiale qui revenait jadis à l’homme. 

 Témoignage

« Mon mari travaille dans une usine de production du thé mais il passe plus de 5mois sans ramener un sous.

Ce qui  m’a poussé à chercher comment subvenir seul aux besoins du ménage. Depuis plus de 3 ans, je me rends tous les jours dans les champs pour aider les femmes vendeuses à transporter les produits de champs qu’elles achètent jusqu’aux marchés.

C’est ainsi que je trouve à manger pour la famille, supporte les études de mes enfants et plusieurs autres besoins ; témoigne une mère de famille.

Témoignage d’une vendeuse des produits des champs

« Je vends des choux et des oignons aux passagers  pour répondre tant soit peu à tous les besoins de la famille.

Chaque jour nous courrons vers eux  pour avoir un peu de sou. Le problème est que souvent les chauffeurs démarrent les véhicules alors que nous n’avons pas encore été payés et c’est une perte pour nous mais nous sommes obligés d’endurer malgré les difficultés pour la survie du ménage.  

Cela parce que mon mari ne travaille pas depuis plusieurs années ; la situation économique de mon foyer qui est devenue de plus en plus critique m’a poussé à ne pas croiser les bras.

Même quand j’ai de problèmes de santé, il me demande de fournir  plus d’efforts pour trouver ne fusse qu’à manger pour les enfants.» indique  cette femme, mère de sept enfants rencontrée au centre commercial de Mugogo en territoire de Walungu.

Cette réalité est soutenue par la sociologue Venantie Bisimwa qui pense que dans pareille situation, les maris devraient encourager leurs épouses en appliquant la masculinité positive.

« Ici chez nous, quand les enfants sont affamés, ils pleurent au près de la mère et même pour plusieurs autres besoins primaires. C’est ainsi que la femme, très inquiète se retrouve dans l’obligation de se démener  pour la survie du ménage.

Aussi, certains hommes n’ayant pas du travail n’hésitent pas à pousser leurs femmes à faire n’importe quel genre d’activité pourvu qu’elles trouvent le pain quotidien. En revanche les hommes devraient aider leurs femmes pour d’autres taches ménagères qui dans nos communautés sont souvent considérées comme l’apanage des femmes Â».

Face à cette situation, certaines organisations de défense des droits humains accompagnent cette catégorie de femmes ;

C’est le cas de la commission justice et Paix de l’église catholique, CDJP qui organise des formations sur les droits des femmes et sur l’entreprenariat féminin à l’intention des groupes des femmes dans cette partie du territoire Walungu, souligne Arsène Lumpali, assistant de direction à la CDJP.