Sud Kivu : Exploitation des enfants dans les carrières minières de Mukungwe
Des enfants dont l’âge varie entre 10 et 16 ans font le petit commerce dans les mines au Sud Kivu, ils sont exploités malgré les l’interdiction de la loi en RDC et les restrictions de l’Organisation Internationale de la santé.
Ces travaux dans les mines sont susceptibles de compromettre la santé, la sécurité et d’accentuer la dépravation des mœurs des enfants.
Dans le territoire de Walungu par exemple, plusieurs enfants sont exploités dans les carrières minières de Mukungwe en groupement de Mushinga et sont aussi associés d’autres activités minières avec toutes les conséquences. Mukungwe se trouve à une centaine de kilomètres de la ville de Bukavu.
Les raisons de la présence des enfants dans les mines à Mushinga
Des habitants de Mushinga interrogés soulignent que cela est du à la pauvreté dans plusieurs familles car les champs ne produisent plus comme c’était avant dans cette partie du territoire de Walungu.
Témoignage de Nsimire Consolate parent et membre de la société civile à Mushinga: « La situation est alarmante, quand nos enfants  sont refoulés deux trois fois pour les frais scolaires, ils finissent par nous fuir et vont dans les carrières.  A moins de 15 ans ils sont soumis à des lourds travaux. Là bas ils prennent des boissons fortement alcoolisées, de la drogue et font même la prostitution avec le risque d’attraper des maladies de tout genre. Beaucoup d’enfants  sont entrain de mourir dans ces conditions».
Un casse tête pour les défenseurs des droits humains
Jean David Mweze, responsable du Réseau Communautaire pour la Protection de l’Enfance  RECOPE, antenne de Mushinga.
« A Mukungwe il y a un nombre très élevé des enfants. Là un enfant de 12 ans transporte un bagage de plus de 25 kilos ou une grosse pierre. Ils  sont soumis à d’autres travaux de plus de 4heures de temps sans repos. La grande difficulté c’est le revenu trop bas dans plusieurs familles. Les enfants n’étudient plus et mangent difficilement. Nous avons déjà crée un centre d’encadrement pour cette catégorie d’enfant mais ils nous fuient toujours par le fait que dans ces carrières ils trouvent facilement à manger».
 Le point de vue des enfants concernés
Témoignage d’un des enfants rencontrés dans ces carrières.
« J’ai 12 ans, Je suis ici depuis 2ans car j’e n’étudie plus faute d’argent. J’ai travaillé d’abord dans les restaurants, je puisais de l’eau et faisais  la vaisselle et même la cuisine pour les creuseurs ; Actuellement nous broyons les pierres précieuses et nous séchons le sable. Quelque fois je descends dans les carrières pour aider les creuseurs à séparer le bon sable des déchets. C’est pénible mais nous n’avons pas de choix. On nous paye deux milles francs, je sais réunir par mois 10 milles ou 20 milles francs congolais; avec ça j’achète des habits et je trouve à manger du jour le jour ». Â
Témoignage d’une fillette de 13 ans.
« J’ai 13 ans, mon papa est chômeur, il ne travaille pas, c’est pourquoi je me retrouve dans ces carrières. Je fais le petit commerce et quelques fois je transporte des bagages pour trouver de l’argent à payer les études et répondre à d’autres besoins dans ma famille. Je demande aux dirigeants du pays de réduire les frais scolaires et qu’ils donnent du travail à nos parents ».
Les défis majeurs relèvent de la compétence des dirigeants nationaux et provinciaux
Selon Bugendwa Kubali,conseiller au groupement de Mushinga, la grande difficulté demeure le conflit foncier au tour de ces carrières minières et le chômage exagéré des habitants.
Il demande aux nouveaux dirigeants du pays tant au niveau provincial que national de s’impliquer favorablement afin de résoudre le conflit foncier qui fait que les carrières de Mukungwe demeurent sous le control des hommes armés. Bugendwa Kubali indique que cela  permettrait que cette exploitation minière soit bénéfique au groupement de Mushinga confronté à la baisse de la production agricole ; mais aussi permettre aux parents de prendre en charge leurs enfants et les épargner d’être exploités dans les carrières minières dans cette partie de la province du sud kivu.
A noter que l’article 3, alinéa du code congolais du travail abolit toutes les pires formes d’exploitation des enfants.
Cliquez ici Pour Partager.
No Comments
No comments yet. You should be kind and add one!