Sud Kivu/Fizi : Des autorités s’engagent au maintien de la paix entre réfugiés burundais et autochtones
Après une émission publique organisée par l’Association des femmes des Médias, AFEM qui a réuni autorités, des représentants des habitants et ceux impliqués dans l’encadrement des réfugiés ; les autorités locales du groupement de Balala Nord dans le secteur de Tanganyika s’engagent à bien tracer des limites du camp des réfugiés de Lusenda. Elles signalent vouloir mettre fin aux conflits fonciers qui opposent autochtones et ces derniers. Une activité réalisée grâce au financement des organisations USAID, Sweden Sverige et FHI 360.
Les limites du camp des réfugiés de Lusenda en territoire de Fizi seront bientôt tracées, afin de mettre fin aux conflits fonciers qui opposent les réfugiés burundais aux membres de la communauté autochtone depuis plusieurs années.
Les autorités locales du groupement de Balala Nord dans le secteur de Tanganyika ont pris cet engagement le weekend à l’issue d’une émission publique animée par les membres de Radio Club de l’Association des femmes des médias AFEM nouvellement installé à Lusenda.
Le camp de Lusenda a accueilli depuis 2015 plus de 45 mille réfugiés burundais ayant fui les violences post-électorales survenues au Burundi suite à l’élection controversée du feu président Pierre Nkurunziza. Depuis ces années, les réfugiés burundais et les autochtones sont divisés suite aux problèmes d’accès à la terre.
Des malentendus entre autochtones et réfugiés burundais signalés
Au cours de ce débat public, les membres de la communauté locale ont révélé des cas d’envahissement de leurs champs et la destruction de leurs produits champêtres par les réfugiés à la quête des bois de chauffe et autres produits alimentaires pour la survie de leurs ménages.
Pour leur part, les réfugiés s’insurgent contre ce qu’ils qualifient de l’escroquerie de la part de certains membres de la communauté autochtone, en particulier les propriétaires des champs qui ne respectent pas les conventions prises ensembles pour la location des terres.
Les réfugiés regrettent de constater que très souvent ils payent de l’argent pour louer un espace de terre arable afin d’y exercer leurs activités champêtres selon un délai convenu. Avant même l’expiration du délai, plusieurs autres personnes de la communauté d’accueil s’improvisent et se font passer pour des propriétaires des champs et ordonnent ainsi le déguerpissement des réfugiés.
Conséquences de ces différends et pistes de solution
Cette situation a toujours été à la base des conflits à Lusenda, soldés par des violences physiques entre les membres de deux communautés. Plusieurs femmes de part et autres figurent parmi les victimes, d’après les témoignages. Cette émission publique a permis aux autorités locales de Lusenda de prendre des engagements concrets afin de promouvoir une cohabitation pacifique entre les habitants de Lusenda. Les autorités politico administratives, chefs coutumiers, et autres responsables des services de sécurité s’engagent à établir les limites du camp de Lusenda afin de permettre aux réfugiés de ne pas envahir les champs des autochtones se trouvant aux alentours du camp.
Désormais les réfugiés signeront les conventions de la location de la terre en présence d’une autorité locale et tout autre cadre de base compétent appelé communément « Kapita » afin de prévenir tout éventuel cas de mésentente lié à l’interprétation du contrat et ainsi prévenir les conflits. Cette émission publique qui a réuni plusieurs habitants de Lusenda a connu la participation des autorités politico administratives, chefs coutumiers, responsables des services de sécurité dont la police et l’ANR, mais aussi des acteurs impliqués dans la prise en charge des réfugiés, notamment la Commission Nationale pour les Réfugiés CNR en sigle et les membres d’autres organisations impliquées dans la résolution pacifique des conflits à savoir la Dynamique Locale de Paix DLP.
Cette activité est réalisée dans le cadre du projet « Promotion des contenus médiatiques inclusifs, complémentaires et pluriels à travers la participation des femmes et des jeunes aux débats démocratiques » mis en œuvre par AFEM en partenariat avec Internews à travers le programme MSDA grâce à l’appui financiers des organisations USAID, Sweden Sverige et FHI 360.
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