Sud-Kivu : La chasse des auteurs de la justice populaire est lancée dans la chefferie de Luhwinja
Les leaders religieux et la société civile de la chefferie de Luhwinja en territoire de Mwenga se disent toucher par les violences basées sur le genre dont sont régulièrement victimes les femmes et les filles de cette entité à travers les accusations sorcières.
Ces leaders communautaires s’engagent d’identifier les présumés auteurs de la justice populaire qui ressort des accusations sorcières afin de les dénoncer auprès des autorités locales pour des poursuites judiciaires.
Ces résolutions ont été prises à l’issue d’une tribune d’expression populaire organisée par l’Association des Femmes des Médias AFEM le mercredi 11 Septembre 2024 à Luhwinja.
Cette activité a permis aux intervenants de faire un état des lieux des cas des accusations sorcières qui aboutissent malheureusement à la justice populaire dont sont victimes les femmes et les filles.
La société civile du milieu a renseigné que les victimes des accusations sorcières sont battues, molestées, torturées avant d’être assassinées aux coups des machettes jusqu’à succomber de leurs blessures.
Les membres des noyaux clubs d’écoute affirment avoir dénoncé mais les autorités restent insensibles face à cette question qui viole le droit à la vie et porte atteinte à la dignité de la personne humaine renseigne Godelieve Cihimbi, membre du NCE Luhwinja.
Présent à cette activité, les représentants de la chefferie de Luhwinja et les détenteurs de coutumes confirment cette situation qui perturbe la cohésion sociale.
André Murhabazi, représentant du chef de groupement de Kabalole informe la population que dans son entité toutes les chambres de prières non reconnues par le ministère de la justice et les communautés des églises protestantes seront fermées.
« … toutes les chambres de prières dont les propriétaires agissent dans le sens de perturber l’ordre public à travers les accusations sans fondement sous prétexte des prophéties seront fermées et des poursuites judiciaires seront engagées… »
Les leaders religieux pour leur part regrettent que certains faux prophètes profitent de la misère des fidèles pour les séparer à la recherche de l’argent. Les fidèles sont appelés à la prudence et à ne pas céder aux détenteurs de pouvoir maléfique se faisant passer pour des pasteurs.
Cette activité a réuni les autorités locales, les leaders religieux, les acteurs de la société civile et les membres des noyaux clubs d’écoute sous le thème « la lutte contre les accusations sorcières dans la chefferie de Luhwinja »
Elle s’est tenue dans le cadre du projet de prévention et de lutte contre les violences basées sur le genre à travers les activités de mobilisation communautaire des NCE et la campagne Tamar dans la province du Sud-Kivu. Un projet mis en œuvre par AFEM grâce à l’appui financier de Norvegian church Aid NCA.
Gloire KOKO
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