Sud kivu : La femme première victime de la justice populaire, des organisations des droits humains déplorent cette pratique

Posté par  Cikuru Kadjunga   à       3 années ago     974 Views     Laisser vos impressions  

La justice populaire continue de faire des morts dans la ville de Bukavu comme à l’intérieur de la province. C’est soit un présumé voleur qui est  lapidé ou brûlé par des habitants ou une personne accusée de sorcellerie, en majorité des femmes. Des organisations des droits humains et celles qui travaillent dans la protection et la défense des droits de la femme, comme l’Association des Femmes des Médias ont déjà documenté plus de cinq cas de justice populaire,  est le cas récent, 31 Janvier , où une mère de sept enfants présumée sorcière battue puis brulée.  Ces structures rappellent que la province a un édit, qui interdit cette pratique.

Des vies humaines périssent  suite à de situation  non justifié  assimilées à la sorcellerie. Des cas de justice populaire orientés vers les femmes accusées de sorcellerie sont devenus monnaie courante en province du sud Kivu.

Plusieurs femmes sont lynchées ou brulées vives par les habitants dans différents coins de la province sous le silence des autorités coutumières  et politico administratives. 

Les organisations de défense des droits de femmes exigent l’implication des autorités provinciales pour mettre fin à ce phénomène visant à déshumaniser les femmes et créer des conflits au sein de la communauté.

Le dernier cas est celui survenu le 31 janvier 2021 dans le groupement Mugote Chefferie Ntambuka  où une femme   âgée de 50 ans accusée d’être sorcière a été tuée et brulée par les habitant du milieu après avoir été soupçonnée être à la base de la mort de 2 personnes du milieu. 

A  Bukavu, 3 femmes accusées de sorcellerie  ont été victimes de la justice populaire au quartier Panzi en commune d’Ibanda, où la foule a poursuivi  une rescapé jusqu’à l’hôpital de Panzi voulant à tout prix la tuer.

Dans le groupement de Kalonge en territoire de Kalehe, 4 femmes ont été livrées aux éléments du groupe rebelle Raiya  Mutamboki qui les avaient amenés en captivité dans la forêt où elles ont vécu pendant plus d’une semaine comme  punition après la mort d’un jeune habitant dans le même groupement.

Les autres groupements de Kalehe à l’occurrence ceux de Mbinga Sud et Nord et Buzi où les femmes subissent le même sort. Des cas pareils se produisent régulièrement dans d’autres groupements comme Bushwuira, Mudaka, Miti et Irambi – Katana à Kabare.

Conséquences de la justice populaire et causes

Plusieurs analystes des questions de la société font savoir que cette situation occasionne des cas des conflits dans la communauté.

La sociologue, secrétaire exécutive du Réseau des Femmes pour la défense des Droits et la Paix, Venantie Bisimwa fait savoir que cette pratique est à la base de division dans des communautés et règlement des comptes.

Elle fait savoir que ces cas de justice populaire, en majorité sur les questions de sorcellerie, sont notamment dus à la pauvreté, à certaines coutumes rétrogrades et le manque de l’autorité de l’Etat.

Pistes de solution

La secrétaire exécutive du caucus des femmes congolaise pour la paix Solange Lwashiga, condamne l’inaction des autorités et exigent que les enquêtes soit menées pour identifier les coupables de ces crimes, afin de les punir et décourager d’autres personnes.

Solange Lwashiga encourage les organisations féminines et autres qui militent pour les droits humains et autres femmes à organiser des actions de grande envergure pour dénoncer les meneurs de ces  cas de justice populaire dont sont accusées à tort les femmes.

De son côté, le Coordonnateur de l’organisation SOS IJM, Justin Bahirwe indique qu’ils vont organiser des séances de sensibilisation à travers les cliniques juridique sur la lutte contre la justice populaire.

Il fait savoir que la loi punit de cas de justice populaire. Par ailleurs,  il indique que la province du Sud kivu a un édit, qui interdit la justice populaire. Enfin, ce dernier invite des autorités politico-administratives de s’impliquer davantage pour mettre fin à cette pratique, où la femme reste  la grande victime.

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