Sud-Kivu : La femme victime des pratiques néfastes malgré la protection garantie par le protocole de Maputo
La femme continue d’être victime de certaines pratiques néfastes, malgré l’existence des instruments juridiques internationaux qui la protège. C’est le cas du protocole de Maputo qui garantit le respect des droits de la femme contre toute discrimination et autres formes des violences. Cet outil juridique ratifié par la RDC reste malheureusement moins connu par plusieurs personnes.
Ce protocole de Maputo stipule à son article 4, que toute femme a le droit au respect de sa vie, de son intégrité physique et la sécurisation de sa personne. Son article 2, exige aux états signataires de combattre la discrimination à l’égard des femmes en adoptant les mesures appropriées. Malgré ces dispositions, les discriminations et pratiques néfastes à l’égard des femmes sont encore multiples en RDC en général et au Sud-Kivu en particulier.
Dans plusieurs coins de la province du Sud-Kivu, certaines femmes continuent d’être victimes des coups et blessures de la part de leurs maris, d’autres n’ont pas accès à l’éducation, à l’emploi et à la justice. Dans les territoires, la situation de la femme est encore pire : les femmes sont soumises aux mutilations génitales, au mariage forcé, à l’exclusion, à la négligence et d’autres traitements dénigrants.
Certains observateurs expliquent que ces pratiques néfastes par le manque d’information et l’impunité ajoutée au faible niveau d’application du protocole de Maputo au Sud-Kivu.
« Le protocole de Maputo  qui vise à combattre toute forme de discrimination à l’égard de la femme se heurte à un problème du non-respect par la communauté d’une part et d’autre part par les autorités » confie la secrétaire exécutive du Caucus de femme pour la paix au Sud-Kivu, Solange Lwashiga.
La secrétaire exécutive du Caucus des femmes demande aux femmes de s’informer d’avantage sur le contenu de ce protocole et au gouvernement de s’investir pour lutter contre l’impunité des auteurs des violences faites aux femmes.
Implication de diverses organisations
Face à cette difficulté de mise en application de ce protocole, certaines organisations du Sud-Kivu ont initié des actions de vulgarisation.
C’est le cas de l’association des femmes des médias, AFEM. L’assistant au service des programmes de AFEM, Elysée Muzalia, qui a participe aux enquêtes sur la connaissance de ce protocole, renseigne que plusieurs acteurs judiciaires ignorent encore le contenu de ce protocole.
« Nous avons lancé une enquête pour savoir le niveau de connaissance des opérateurs judiciaires du protocole de Maputo, et bien entendu  s’ils appliquent ça ; mais malheureusement la plupart d’entre eux ne connaissent même pas ce protocole » signale Elysée Muzalia.
Plusieurs analystes estiment que l’état congolais avec ces partenaires doivent vulgariser davantage ce protocole et veiller sur sa mise en application.
Le réseau des femmes pour la défense des droits et la paix RFDP, s’implique à  travers  des séances de sensibilisation de la communauté sur le contenu du protocole de Maputo et accompagne plusieurs femmes dans différents activités pour  l’autonomisation.
 « Notre organisation fait  de son mieux pour que même la femme des coins inaccessibles  des territoires du Sud-Kivu  ait quelques notions sur le protocole de Maputo. Nous recommandons à la communauté de s’approprier ce protocole »  conseille Christelle Salima.
Certains observateurs s’interrogent sur le pourquoi de la persistance de ces cas de violation des droits alors que le protocole de Maputo protège la femme contre toutes ces formes de violence et la RDC figure parmi les pays signataires de ce protocole.
Par Deo Cikuru et Musaba Proust
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