Sud Kivu : La justice populaire fait plus de deux morts entre juin et juillet

Posté par  Cikuru Kadjunga   à       5 années ago     859 Views     Laisser vos impressions  

Des cas de justice populaire continuent à être répertoriés dans plusieurs coins de la province du sud kivu. Des personnes accusées de sorcellerie, de vol ou même des semeurs des troubles sont lapidées par certains habitants avec tout ce que cela présente comme méfaits dans la communauté.

Ces cas de justice populaire sont signalés dans plusieurs territoires du sud kivu et dans la ville de Bukavu. Les derniers cas en date est celui survenu en territoire de Kalehe au village Kasheke où deux personnes soupçonnées pour des voleurs à mains armées ont été tuées par les habitants la nuit du 03 au 04 juillet 2019.

En territoire de Walungu deux femmes accusées de sorcières ont été tabassées par certains jeunes du village Chishebeyi la semaine dernière. Une  vielle femme a été également tuée à la fin du mois de juin dernier par certains habitants qui l’ont accusé de sorcellerie. Dans ce territoire, des sources locales renseignent que les endroits où cette situation bat son plein sont entre autre les groupements d’Ikoma, Kaniola et  Burhale.

A Mwenga au mois de juin denier, deux hommes accusés de vols ont été tabassés par les habitants et ont rendu l’âme à l’hôpital. Dans la foulée, une femme de 80 ans accusée de sorcière a été sauvée de justesse par la police des mains des habitants qui par la suite ont incendiée sa maison. Deux autres femmes ont été contraintes à marcher nues à Kitutu fin juin 2019 dans ce même territoire de la province.

Dans  le  territoire d’Uvira, l’association Sajecek Forces Vives signale 4 cas de justice populaire enregistrés au mois d’avril dernier 2019.  D’autres cas ont été enregistrés dans les trois derniers mois en territoire d’Idjwi,Kabare dans certaines parties de la ville de Bukavu.

Certains habitants justifient cette pratique par la légèreté dans la détention des hors la loi, qui d’après eux, sont souvent arrêtés et relâchés après quelques heures qui suivent leurs arrestations.

Cette triste réalité se vit en province pourtant la loi congolaise condamne la justice populaire et met en garde ses pratiquants faute de quoi ils sont passibles à des sanctions.

Des sources concordantes estiment que cette situation devait interpeller la conscience des autorités locales et celles ayant en charge le pouvoir judiciaire car ses conséquences sont inquiétantes au sein même de la communauté.

La justice populaire crée des fractures sociales au niveau de la communauté et l’absence de l’autorité de l’Etat fait savoir le chef des travaux à l’université officielle de Bukavu, Aksanti Ciribuka.

Préoccupée de la situation, la division de la justice en province a promis de s’exprimer sur cette question prochainement après échange avec le ministre provincial de la justice, droits humains, prévoyance sociale et fonction publique, Jospin Bitafwanwa.

 

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