Sud-Kivu : La MONUSCO forme les journalistes sur l’intégration de l’approche genre dans leur métier

Amener les journalistes à développer une meilleure compréhension du concept genre, les sensibiliser à l’intégration du genre dans leurs reportages et renforcer leurs capacités dans la promotion de la voix de la femme dans les médias, tel est l’objectif d’une formation organisée le vendredi 15 mars par la section genre de la MONUSCO Sud-Kivu.

Pour Alain Rubenga, responsable de la section genre MONUSCO Sud-Kivu, des rapports sur le monitorage du genre dans les médias en RDC révèlent que  la persistance des stéréotypes sexistes dans les productions médiatiques  montre que les médias ne sont pas suffisamment sensibilisés aux différents aspects de la sexo-spécificité. D’où l’importance de cette formation, parce que les médias ont les moyens de participer au changement des perceptions et des mentalités au bénéfice de la lutte contre les inégalités liées au genre.

« Cette formation visait à sensibiliser les journalistes, les professionnels des médias en général sur l’intégration de la dimension genre dans leur métier de tous les jours. Parce que, comme vous le savez, les journalistes ont la possibilité de pouvoir sensibiliser un grand public au même moment, c’est pour cette raison que nous avons ciblés cette catégorie des personnes pour faire passer un message à la population toute entière sur les capacités et compétences des femmes dans la gestion de la chose publique. » Précise Alain Rubenga.

Au cours de cette formation, il a expliqué aux participants qu’en dépit des efforts dans la promotion des droits de la femme, il est à noter que la participation de la femme dans les débats politiques reste faible et plusieurs raisons sont à la base de cette situation dont la non prise en compte du journalisme sensible au genre par le journaliste dans la réalisation des reportages ; des émissions sensibles au genre.

Il fait savoir par ailleurs, que les journalistes doivent éviter de tomber dans certains pièges qui les poussent sans le savoir à faire preuve de discrimination à l’égard de la femme.

« Nous sommes tous victimes des stéréotypes compte tenu de l’éducation que nous avons reçue dans nos familles. Et que donc, le journaliste est appelé à sensibiliser toute la population. Le journaliste ne doit pas référer les femmes politiques à leur rôle maternel de prendre soin des enfants. Dans sa façon de poser les questions, le journaliste doit éviter de poser des questions du genre comment elle pense concilier ses charges à la gestion de son ménage, puisque cette responsabilité revient à l’homme et à la femme. » Martèle Alain Rubenga.

A l’issue de cette formation, les journalistes se sont engagés à lutter contre les préjugés sexistes dans la réalisation de leurs travaux et d’accorder équitablement la parole aux hommes et aux femmes dans leurs médias respectifs.

Selon les participants, cette formation leur a permis de comprendre qu’est ce que le journalisme sensible au genre et comment  faire participer la femme au débat démocratique. Le tout pour contribuer à la promotion du genre dans tous les domaines de la vie notamment la politique.

Cet atelier organisé par la section genre de la Monusco Sud-Kivu s’est tenu au centre Olame situé à Bugabo en commune de Kadutu. Et a réuni une vingtaine des journalistes de la ville de Bukavu.

Joseph-Ryan Nkoy