Sud-Kivu : La multiplicité des taxes, un frein pour le développement des femmes entrepreneures

De plus en plus, les femmes et filles  s’impliquent dans la création d’emplois  malgré leurs niveaux d’études ou classes sociales. Beaucoup d’entre elles entreprennent dans divers secteurs de la vie, notamment l’agro business ou le petit commerce. Le hic ? Des taxes et impôts en surnombre. Une situation au goût amer pour ces braves femmes et jeunes filles déterminées à sortir du cercle vicieux de chômage.

Ces femmes sont souvent épouses des militaires, orphelines et autres vivant avec handicap. Face à cette difficulté de trouver de l’emploi dans des secteurs classiques, elles se trouvent poussées à entreprendre en vue de subvenir à leurs besoins, et ainsi contribuer au développement du trésor public.

Selon les observateurs, 70% des filles et femmes, par manque d’opportunités professionnelles sures, se lancent dans la création des boutiques, des associations sans but lucratif, l’artisanat, mais se butent à un blocage. C’est, à savoir,  des taxes et impôts qui seraient de nature à les asphyxier.

Sifa Baganda, jeune entrepreneure en témoigne :

« Je suis une simple diplômée en commerce. Je n’ai pas eu la chance d’aller à l’université. J’ai pu ouvrir une boutique des produits divers, mais je n’ai pas su supporter le cout des taxes et impôts jusqu’à fermer mon petit business Â»

Cette femme vivant avec handicap, mère de huit enfants s’est lancée dans le petit commerce transfrontalier, sans grand succès.

« j’ai arrêté mon commerce des produits de première nécessité à cause des taxes que j’étais obligée de payer à la frontière . Ces services nous tracassent ! Â».

Contactée à ce sujet, l’expert comptable Défaut Balibuno condamne cette façon de faire estimant que trop d’impôts tuent l’impôt.  Les percepteurs de ces taxes quelques fois illégales violent plusieurs les articles de la loi financière, et cela a un impact négatif sur le trésor public qui n’en profite pas toujours.

Cette situationrévolte la société civile et des mouvements citoyens de la province qui dénoncent l’implication tacite des autorités dans cette question de sur taxation qui n’encourage guère l’entrepreneuriat.

Ces taxes et impôts exagérés qu’il fat combattre freinent le développement de notre province. C’est des taxes qui ne sont pas toujours dans la nomenclature congolaise, explique Rémy Kasindi du collectif Amka Kongo 

Il exhorte les jeunes et femmes entrepreneurs à travailler dans la légalité pour ne pas être faire l’objet de la taxation à outrance. Il les encourage à ne pas se décourager dans cette lutte contre le chômage au Sud-Kivu, une province où seules des taxes officiellement reconnues et perçues par des services compétents doivent être payées. Selon les éléments d’enquête d’une ONG de droit congolais, ‘’Artisans de la démocratie participative pour l’émergence du Congo, ADEPEC ‘’, entrepreneuriat féminin joue un rôle fondamental dans l’économie en province. Seulement 45% des femmes réussissent à entreprendre dans le secteur formel pour améliorer leur environnement économique. Et à 75% se jettent dans le commerce afin de nouer les deux bouts du mois. Des femmes en situation d’handicap sont des laissées pour compte quand on sait qu’elles parviennent à entreprendre à 3% à cause à la fois des préjugés à leur endroit, et bien plus, la culture fiscale rigide, conclut cette ONG.

Alice Kajabika