Sud Kivu : La ville de Bukavu invivable à cause de la crise sécuritaire et économique, la société civile hausse le ton

La société civile du Sud Kivu trace un tableau sombre dans les zones occupées par l’AFC/M23 dans les territoires et la ville de Bukavu. Dans un document de 20 pages, la société civile rappelle que la ville de Bukavu est tombée depuis le 14 février 2025, lorsque les éléments de l’AFC/M23 ont marché sur la ville.

Néné Bintu Iragi, présidente du Bureau de Coordination de la Société Civile du Sud Kivu qui signe ce document regrette de constater que les habitants de Bukavu sont terrorisés par des cas d’enlèvement surtout des jeunes à des destinations inconnues.

Le cas le plus récent est celui du chef de groupement de Kaniola en territoire de Walungu, Balolebwami Matembura Pierrot enlevé le soir du 23 mai 2025 à Nyawera dans la commune d’Ibanda à Bukavu.

La société civile, par la bouche de sa présidente, parle aussi des cas d’attaques d’hommes armés non autrement identifiés dans les trois communes de la ville de Bukavu à savoir Ibanda, Kadutu et Bagira, insécurité causée en majorité par les prisonniers qui ont quitté la prison centrale de Bukavu.

Aujourd’hui, les banques et les coopératives d’épargne ne fonctionnent plus à Bukavu, situation qui aggrave le vécu quotidien de la population, à cela s’ajoute l’instabilité du taux de change.

Tenez, dans les zones dites libérées, le taux de change varie entre 2900fc et 3200Fc au lieu de 2800Fc le dollar.

Ce qui a une conséquence très grave dans le panier de la ménagère avec la hausse de prix des produits de première nécessité.

Déjà, une mesure des haricots se négocie entre 5500 et 6000fc alors que dans l’ancien temps, cette mesure coutait 3500, déplore Néné Bintu Iragi, présidente du Bureau de Coordination de la Société Civile au Sud Kivu.

Les agents et fonctionnaires de l’état n’accèdent plus à leurs salaires, surtout les enseignants longtemps clochardisés, de même que les infirmiers et bien d’autres, ce qui rend invivable la ville de Bukavu.

Face à ce tableau sombre et la misère qui caractérise la population, la société civile du Sud Kivu estime que des mesures urgentes doivent être prises dans l’objectif d’épargner les habitants de Bukavu qui ont longtemps soufferts.

Anselme KANGETA