Sud-Kivu : La ville de Bukavu, sanctuaire des enfants de la rue, les habitants et leurs biens en danger!

Les tracasseries des enfants de la rue inquiètent plus d’une personne dans la ville de Bukavu. Ce phénomène qui semblait déjà éradiqué refait sur face avec un nouveau mode opératoire. Ces enfants insécurisent actuellement des paisibles citoyens même en plein jour.

Depuis plusieurs jours, des enfants de la rue sont visibles dans plusieurs coins de la ville de Bukavu. On les retrouve en grand nombre aux alentours de salles de fête, des endroits où on vend des boissons fortement alcoolisées et dans des marchés tels qu’au beach Muhanzi, Nyawera et dans l’enclos de la cathédrale Notre dame de la paix.

Ces enfants ravissent le jour comme la nuit des téléphones, argent et autres biens de valeur aux passants. Ce qui étonne est qu’ils opèrent à des endroits proches des postes de la police sans que les bourreaux ne soient inquiétés ou que la victime ait une assistance. Les victimes sont souvent les vendeurs et vendeuses dans des petits marchés de Bukavu et les personnes qui se promènent tard dans la soirée.

« Il y a des enfants de la rue qui sillonnent et nous tracassent au jour le jour. Ils fument en cours de route et prennent des boissons fortement alcoolisées sans que les agents de l’ordre ne s’en occupent » s’indigne un habitant vendeur de son état et qui a gardé l’anonymat.

Pendant les opérations de patrouille faisant suite de la campagne Tujikinge, ces enfants étaient moins visibles dans les rues de Bukavu. Certains d’entre eux ont même été arrêtés et incarcérés dans la prison centrale de Bukavu. Ce qui a donné une lueur d’espoir aux habitants. Quelques observateurs se demandent pourquoi l’opération de traque de ces enfants de la rue ne continue pas alors que ces derniers poursuivent avec leurs exactions et rendent impraticable certains endroits de la ville surtout dans la soirée.

La réinsertion pose toujours problème

Pour tenter de trouver une solution à ce problème, le programme d’encadrement des enfants de la rue, PEDER, recherche ces enfants dans des coins et recoins de la ville. Précision de Jean Sainzoga, chargé de l’accompagnement psycho social au sein de PEDER.

Selon lui, son centre travaille dans la réinsertion de ces enfants après intégration dans leurs familles respectives.

« Nous passons dans divers  coins pour récupérer ces enfants en situation de rue, nous les sensibilisons afin de participer à nos activités dans nos centres. La première voie est de les héberger s’ils acceptent ou soit rentrer dans leur famille, mais certains d’entre eux refusent d’être héberger ou de retourner dans leurs familles respectives. Après ça nous nous occupons de leur éducation de base non formelle; alphabétisation, éducation à la vie, la formation professionnelle et nous les intégrons aussi dans le monde du travail » précise-t-il.

Contacté afin de savoir les efforts entrepris par le gouvernement provincial par rapport à cette situation, le ministre provincial de l’intérieur, Luc Mulimbalimba a promis se prononcer sur cette question dans les jours à venir.