Sud kivu : L’accès des femmes et filles à l’héritage demeure encore un problème
L’accès des femmes à l’héritage demeure un problème dans plusieurs coins dans la province du Sud kivu. Malgré que la loi congolaise garantit l’accès des femmes et filles à l’héritage, ces dernières sont exclues de ce droit. Les coutumes rétrogrades, la mentalité inculquée aux hommes pour dénigrer les femmes ne leur permettent pas à accéder à l’héritage souvent malgré le testament du père de la famille. Beaucoup d’organisation des droits de la femme à l’instar de l’Association des femmes des médias intensifient de sensibilisation pour que ce droit soit respecté.
Des enfants garçons dans plusieurs familles ont été éduqués de manière à garder à l’esprit qu’ils sont les seuls candidats héritiers lors de la mort du père. Cette situation pousse les femmes à rester dans les oubliettes et ne bénéficient pas des biens leur laissés par le père, situation dénoncée par les activistes des droits humains.
Aujourd’hui, une fois la femme mariée, la famille la considère comme quelqu’un qui appartient désormais à la famille de son époux et n’a Plus droit aux biens laissé par le père.
Le défenseur des droits humains, Pascal Mupenda, il rappelle que les lois de la RDC à travers le code de la famille accordent les mêmes chances aux enfants filles et garçons à l’héritage
Au sud Kivu, en ville comme dans les territoires, le testament n’est toujours pas respecté par certains membres des familles, situation qui est source des conflits jusqu’à atteindre les instances judiciaires.
Pascal Mupenda insiste sur le fait que les membres des familles doivent accepter la présence des enfants filles à l’héritage car la convention sur les droits des enfants est claire « tout le monde est né égal en droit et en liberté. » Déjà , dans certains territoires comme KABARE et Walungu les enfants filles accèdent facilement à l’héritage grâce aux sensibilisations qui ont été menées par certaines organisations de la société civile.
Conséquences de l’exclusion des femmes et filles à l’héritage
Des organisations des droits humains font savoir que cette situation bloque l’épanouissement et le développement de la femme au sud Kivu. Dans d’autres familles, les filles héritent à travers des cérémonies traditionnelles, mais dans la réalité elles n’ont pas le pouvoir d’agir et sont malmenées par des oncles et d’autres membres des familles.
De son côté, la responsable du Caucus des femmes Congolaises pour la Paix, Solange Lwashiga fait savoir que cette exclusion des femmes et filles à l’héritage constitue une violation de leurs droits, et est à la base du frein à leur épanouissement.
Des avancées dans certains territoires et implication des autorités
Cette situation de non accès des femmes et filles à l’héritage s’observe surtout dans chefferies, où les coutumes et d’autres pratiques discriminatoires à l’encontre de la femme s’observent davantage.
La chefferie de Ngweshe à travers sa majesté Mwami Ndatabaye Pierre souligne que son entité mène de sensibilisation pour que les femmes et jeunes filles accèdent à l’héritage comme les hommes dans leurs territoires.
« Il y a eu beaucoup de changement dans notre entité par rapport aux années passées où la femme ne pouvait pas accéder à l’héritage, mais avec de sensibilisation que nous continuons à organiser, maintenant des femmes et filles héritent » confie sa majesté Ndatabaye Pierre
Et de son côté, le ministre en charge du genre en province, Cosmsos Kusimwa fait savoir que la RDC dispose déjà de certaines lois, qui garantissent le droit des femmes à l’héritage.
Celui-ci invite toutes les couches de la population à s’impliquer dans la vulgarisation des textes légaux par rapport à l’accès de la femme à l’héritage dans la province du Sud kivu.
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