Sud-Kivu : Les autorités coutumières du groupement de Mushinga prennent de décisions sévères contre les auteurs des justices populaires et accusations sorcières
Les autorités coutumières du groupement de MUSHINGA s’engagent à reproduire et traduire en langue locale l’édit provincial portant interdiction de recours à la justice populaire pour faciliter sa vulgarisation au sein de la communauté.
Ces dernières décident également d’organiser des séances d’échanges communautaires pour la promotion de la cohésion sociale et la lutte contre les accusations sorcières dont sont victimes les femmes du groupement de Mushinga.
Ces résolutions ressortent de la tribune d’expression populaire organisée par l’Association des Femmes des Médias AFEM sur « la lutte contre les cas d’accusations sorcières » tenue à Madaka le 10 Septembre 2024.
Cette séance a servi d’occasion pour les leaders communautaires, les responsables des églises et les autorités locales d’analyser la problématique d’accusation sorcière qui malheureusement débouche souvent par des cas de justice populaire.
Le président de la société civile sous noyau de Mushinga, Rigobert Mweze a dénoncé le comportement de certains jeunes qui recourent à la justice populaire jusqu’à insécuriser certaines femmes accusées injustement sorcières. Plusieurs d’entre-elles sont lynchées, tuées et brulées vives et d’autres vivent en cavale par crainte de représailles de la clameur publique.
Celui-ci fait savoir que le cas le plus récent est celui survenu dans le village de Karherwa où plus de 20 femmes ont été chassées le mois d’aout 2024 parce qu’accusées de sorcière et aujourd’hui, elles sont en fuite sans aucune assistance.
Accusés par la société civile en tant qu’auteurs des accusations sorcières, les pasteurs et prophètes des églises de réveille et chambres de prières regrettent que certains d’entre eux oublient leurs missions qui est celle de sauver des âmes perdues, malheureusement ils attisent le feu et déchirent les tissus sociaux à travers des fausses prophéties.
L’évêque Barhabesha Emmanuel, président des églises apostoliques et prophétiques du Congo à Walungu regrette que plusieurs de ces chambres de prière soient bien identifiées par les autorités, mais ces dernières n’agissent pas pour interpeller les responsables qui s’illustrent à travers les accusations sorcières.
Pour sa part Michel Cigoho, chef de groupement ad intérim de Mushinga appelle la population à l’apaisement et précise que toutes ces chambres de prières seront identifiées et fermées. En outre, les jeunes présumés auteurs de cas de justice populaire seront appréhendés et déférés devant les juges pour qu’ils subissent la rigueur de la loi comme le prévoit l’édit provincial portant interdiction de recours à la justice populaire et le code pénal congolais.
« …une descente est envisagée par les autorités locales dans tous les villages pour une installation du comité de suivi de l’édit provincial portant interdiction de recours à la justice populaire et des affiches seront imprimés et placés à des places publiques pour sensibiliser sur la lutte contre les accusations sorcières à Mushinga et ses environs… » Martèle Michel Cigoho
Retenez que cette activité a réunie 30 personnes parmi elles les autorités locales, la société civile, les leaders religieux, les membres de Noyaux Clubs d’Ecoute et les défenseurs des droits humains.
L’activité s’est tenue dans le cadre du projet de prévention et lutte contre les VSBG à travers les activités de mobilisation communautaires des NCE et la campagne Tamar dans la province du Sud-Kivu, mise en œuvre par AFEM grâce à l’appui financier de Norwegian Church Aid, NCA.
Gloire KOKO
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