Sud-Kivu : Les enfants vivant avec handicap éprouvent d’énormes difficultés pour leur éducation

Peu d’enfants vivant avec handicap au Sud-Kivu accèdent à une éducation de qualité. En dépit de l’existence des instruments juridiques portant protection de l’enfant, ceux vivant avec handicap font toujours face à des obstacles dans le cadre de leur formation scolaire.

Dans plusieurs familles au Sud Kivu et  à Bukavu en particulier, les conditions de vie de cette catégorie d’enfants demeurent précaires. Ces derniers sont pour la plupart abandonnés dans plusieurs ménages et privés même des besoins primaires. Etant seuls à la maison ou chez les voisins, ces enfants dans cet état d’handicap font le petit ou même le grand besoin sur eux-mêmes et ne sont lavés que quand les membres de leurs familles sont de retour de leurs activités quotidiennes.

Certains habitants interrogés pensent que cela est du à la pauvreté, au manque d’implication de l’Etat. « La plupart de nos familles sont pauvres, lorsque vous mettez au monde un enfant qui a des malformations lui rendant incapable, c’est un problème. Et notre pays qui a du mal  prendre en charge la scolarisation des enfants, à plus forte raison la scolarisation des enfants vivant avec handicap qui exige des infrastructures scolaires adaptées à leur état. » relate une femme habitante de la ville de Bukavu

Ces enfants se voient passer à côté de leur éducation, pourtant un droit leur reconnu. Ce qui explique la présence de plusieurs personnes adultes vivant avec handicap sans emploi ni occupation alors qu’elles seraient intégrées dans la vie professionnelle, soit orientées dans des formations adaptées à leur capacité physique ; d’où, la plupart font de la mendicité leur principal moyen de survie.

Au vu de ce tableau sombre, certaines organisations s’impliquent dans l’encadrement de cette catégorie d’enfants en situation difficile. C’est le cas du centre Mephibochet  par la 8^ème CEPAC Salem de Chimpunda en commune de Kadutu», une église locale  de la communauté des églises pentecôtistes en Afrique centrale.

Ce centre initié depuis 2006 est basé à Panzi en commune d’Ibanda. Il  récupère ces enfants dans différents quartiers de la ville et ses périphéries et organise plusieurs services en leur faveur.

« Nous faisons la garderie de cette catégorie d’enfant, nous les rencontrons souvent enfermés dans des clôtures;  de fois négligé par les membres de leur familles. Notre cible ce sont les enfants des familles à faible revenu, nous les encadrons au centre pendant la journée et les membres de leurs familles viennent les récupérer le soir. Nous faisons la nutrition car plusieurs enfants sont dans cet état d’handicap car étant mal nourris.  Nous leur donnons des aliments équilibrés nécessaires pour leur santé. Nous faisons également le soin hygiénique, la kinésithérapie et la scolarisation pour ceux qui ont la capacité de faire l’école normale».  Explique Bosal Muzaliwa superviseur du centre Mephibochet.

Muzaliwa ajouté que ce centre dispose des kits pouvant aider les enfants vivant avec handicap à se déplacer pour leur scolarisation et mène des plaidoyers auprès des gestionnaires d’écoles pour que ces enfants accèdent à une éducation de qualité.

« Nous faisons aussi la sensibilisation communautaire à l’intension des parents et autres membres de la communauté  au sujet de l’acceptation des enfants vivant avec handicap», renchérit notre source.

Impact dans la communauté

Selon Bosal Muzaliwa, actuellement son centre prend en charge 83 enfants, parmi lesquels 30 sont scolarisés. « Depuis que nous avons commencé, il y a des enfants âgés de huit  à neuf ans, filles et garçons qui ne pouvaient pas marcher ni s’asseoir, mais ils sont parvenus à s’asseoir ; avec des exercices présentement ils marchent.  Nous avons déjà réintégré une vingtaine d’enfants au sein de leurs familles » raconte ce superviseur.

Pour rappel, un édit portant promotion et protection des enfants initié par le centre d’appui à l’éducation et le développement communautaire, CEDECO  a été voté en novembre 2018  à l’assemblée provinciale du sud Kivu.

« Cet édit  a été initié dans l’objectif d’assurer une éducation de qualité à cette catégorie d’enfant et contribuer à l’équilibre social idéal et à la valorisation  du principe sur l’égalité de chance pour tous » a expliqué Jean Pierre Buledi, coordonnateur du CEDECO.

Cet outil de travail de 25 articles a été endossé à l’assemblée provinciale par trois députés dont Kindja Mwendanga Béatrice mais pas encore promulgué par l’exécutif provincial.

En province, le projet Solution Pour la Paix et le Relèvement SPR avec l’appui de USAID met un accent sur la considération des personnes vivant avec handicap, y compris la sensibilisation des parents pour l’encadrement de leurs enfants vivant avec handicap.

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Avec l’appui de Free Press Unlimited