Sud Kivu : Les entreprises minières et gouvernants appelés à une bonne gestion dans le secteur des mines

Après analyse sur l’état des lieux de la gouvernance minière au Sud Kivu vis-à-vis du social de la population, des participants au café de presse organisé par AFEM et SYMUF appellent les entreprises minières à promouvoir le principe de redevabilité dans la gestion des recettes issues des activités minières en vue de l’amélioration de la gouvernance locale, et aux autorités d’améliorer la gouvernance locale à travers une  participation inclusive des femmes et des jeunes. Ces derniers invitent aussi l’Etat à s’impliquer pour exiger plus de redevabilité et transparence dans ce secteur, mais aussi de rendre compte de la gestion des fonds de la redevance minière .

Des acteurs dans le secteur minier, des activistes des droits humains fustigent le faible impact de l’exploitation minière sur la vie socioéconomique des communautés locales. Ils déplorent des cas de corruption, la mauvaise  gestion des fonds de la redevance minière et la faible information sur  la gestion des recettes issues de l’exploitation minière,…

Un des orateurs, qui a exposé sur le défis et obstacles de la gouvernance minière au Sud Kivu, Erick Kajemba, Coordonnateur de l’Observatoire Gouvernance et paix recommandentles acteurs impliqués dans la lutte pour la redevance minière  Ã  plaider pour la  décentralisation des activités minières en RDC

« La redevabilité est capitale dans le secteur minier. Il est important que des entreprises minières rendent compte aux autorités, respectent le code minier et qu’elles réalisent des projets de développement au profit des communautés locales Â» confie Erick Kajemba

 Au cours de cette rencontre, les intervenants sont revenus aussi sur les défis qui bloquent la redevance minière dans les entités territoriales décentralisées, ETD concernées par l’exploitation minière au Sud Kivu, dont la centralisation au premier rang suivi de la fraude, l’impunité, l’implication des certaines autorités dans l’exploitation illicite des minerais ainsi que l’ignorance des closes des contrats d’exploitation minière par les habitants.

Dans leurs exposés, ces derniers reconnaissent que la province du Sud Kivu regorge beaucoup de minerais mais le flou qui règne  dans ce secteur ne permet pas d’impact de cette exploitation minière sur la situation socio-économique des habitants.

Pour Philipe Masudi chargé de programme au sein de l’organisation Justice Pour Tous et l’un des intervenants, beaucoup reste à faire pour que la population locale profite de l’exploitation minière au Sud Kivu.

« Nous avons créé un groupe des journalistes sur ce thème de la gestion dans le secteur minier. Ils travaillent notamment sur les questions de transparence et redevabilité dans ce secteur, la contribution des recettes minières au budget de l’Etat. Comme Justice Pour Tous, nous comptons aussi former des animateurs des ETD sur la gestion des fonds de la redevance minière Â» confie Philipe Masudi

Ce café de presse s’inscrit dans le cadre du projet d’actions de la promotion de la paix et la bonne gouvernance à travers les médias mis en œuvre par l’association des femmes des médias AFEM en partenariat avec la synergie des médias d’UVIRA et FIZI SYMUF avec l’appui de la Coopération Suisse.

Réaction de l’autorité aux assises

Présent à cette rencontre, le conseiller du gouverneur en matières minières  Safanto Bulongo souligne que ce secteur est bien organisé, mais tout vient du gouvernement central, comme le cas des contrats d’exploitation signés entre le pays et des sociétés locales et étrangères.

Il rappelle que le code minier révisé est clair et prévoit comme redevance minière 50% pour le gouvernement national, 25% pour le gouvernement provincial, 15% pour l’entité décentralisée et 10% pour la génération. Celui-ci appelle la société civile à renforcer le suivi et à faire des alertes à chaque dérapage.