Sud Kivu : Les femmes demandent au chef de l’Etat de respecter la parité

Les femmes  membres des partis politiques  et celles de la société civile du sud Kivu demandent au chef de l’Etat de tenir compte de la parité au sein du prochain gouvernement central. Elles l’ont dit dans une déclaration rendue publique, à l’issue d’une rencontre organisée par la commission des femmes de la société civile, le mercredi 25 janvier, dans la salle Concordia de l’archevêché  de Bukavu. Elles demandent le respect de l’article 14 et 69 de constitution.

DECLARATION DES FEMMES DU SUD KIVU (Extrait)

Après publication du gouvernement « Samy BADIBANGA » le dimanche 18 décembre 2016, et après analyse de la représentation de la femme congolaise dans ledit gouvernement ;

Nous, femmes et hommes acquis à la cause de la femme et au respect des textes légaux sur la promotion des droits de la femme venons par cette déclaration exprimer officiellement toute notre déception et indignation.

En effet, considérant la Constitution de la 3^ème république qui consacre un régime semi-présidentiel avec un pouvoir agrandi au premier ministre, et eu égard les attributions constitutionnelles du chef de l’Etat qui font de lui garant de toute la nation congolaise et le protecteur par excellence des droits et intérêts de la femme congolaise ;

Vus :

-La Constitution de la république qui stipule à son article 14 que : « … la femme a droit à une représentativité équitable au sein des institutions nationales, provinciales et locales. L’Etat garantit la mise en œuvre de la parité homme-femme dans les dites institutions… »,

-La loi sur la parité à son article 4 stipulant que : « L’homme et la femme jouissent de façon égale de tous les droits politiques. La femme est représentée d’une manière équitable dans toutes les fonctions nominatives et électives au sein des institutions nationales, provinciales et locales, en cela y compris les institutions d’appui à la démocratie, le conseil économique et social et ainsi que les établissements publics et paraétatiques à tous les niveaux » ainsi que les autres lois de la république telle que la loi électorale à son article 13 qui prône aussi la représentation de la femme et la promotion de la personne vivant avec handicap ;

-Les différents discours du Chef de l’Etat, entre –autres ceux prononcés à l’occasion de l’ouverture solennelle de la 37^ème session de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie ; à l’occasion de la concertation nationale ; devant le Congrès réuni en octobre 2016,…mettant l’accent sur la participation de la femme Congolaise à la gestion de la chose publique ;

-Les différents traités et accords internationaux notamment la résolution 1325 du Conseil de sécurité des Nations Unies, Convention sur l’Elimination de toutes les formes de Discrimination à l’égard de la Femme, que notre pays a librement ratifié pour promouvoir la femme congolaise.

Considérant la contradiction manifeste entre la volonté du législateur, discours de Chef de l’Etat et la réalité dans les huit différents gouvernements qui se sont succédé durant cette 3^ème république dirigée par le président Joseph Kabila KABANGE.

Constatant avec grande déception et indignation que ce énième gouvernement qui se veut de large union nationale ait encore passé outre les prescrits des lois internes et externes qui promeuvent les droits de la femme et que par ailleurs, les quelques femmes qui ont été nommées hier et aujourd’hui n’ont pas dirigé des ministères stratégiques ;

Nous, femmes et hommes acquis à la cause de la femme de la province du Sud Kivu, dénonçons ce manque de volonté politique persistant de remettre la femme congolaise dans ses droits légaux en lui donnant une représentation paritaire dans les institutions de la république, par respect aux principes démocratiques et à la parole donnée.

Nous recommandons :

1 Au Président de la République Démocratique du Congo :

De passer en revue les articles 14 et 69 de la Constitution, les traités et accords ratifiés ainsi que tous ses discours afin de lier sa parole à l’acte pour que la femme congolaise soit parfaitement représentée dans les institutions du pays ;

2 A Monsieur le Premier ministre :

De s’engager de manière concrète, en sa qualité du chef de l’exécutif du gouvernement central à faire respecter scrupuleusement les lois de la république et traités relatifs à la promotion des droits de la femme ;

De faciliter l’accès des femmes aux postes et ministères stratégiques.