Sud Kivu: les moyens financiers bloquent des jeunes à accéder aux instances décisionnelles

Posté par  Cikuru Kadjunga   à  ,      6 années ago     1104 Views     Laisser vos impressions  

Des jeunes peinent à accéder à des postes de prise des décisions occupés généralement par des vieux dont la plupart sont actuellement affaiblis pour raisons d’âge. En cette période électorale en République Démocratique du Congo RDC, le renouvellement et le rajeunissement de la classe politique alimentent les débats. Les responsabilités sont partagées entre les acteurs politiques, les jeunes et les politiques publiques pour y parvenir.

Face à l’absence d’encadrement des jeunes, au manque d’emploi et au chômage excessif, l’intérêt pour la politique grandit chez certains. Pourtant dans les différents partis politiques la plupart des jeunes qui s’y retrouvent leur âge varie entre 20 et 30 ans. Ils  jouent pour la plupart des fois un rôle de figurant.

En RDC, 599 partis et 77 regroupements politiques sont reconnus et donc autorisés à prendre part aux élections du 23 décembre 2018, selon une publication du Journal officiel datée du 30 avril 2018 . Dans ces partis et regroupements politiques, la plupart de jeunes qui en sont membres, sont des militants simples ayant pour rôle d’assurer la visibilité des partis ou de gonfler les rangs, sans toutefois accéder à des postes de prise des décisions.

« J’estime que le rajeunissement  doit impérativement passer par des élections pour cette année. Les jeunes femmes et les hommes doivent saisir cette opportunité pour se hisser dans les instances de prise des décisions en vue de la promotion d’une gouvernance de proximité au service de la population. La participation des femmes en politique dans mon pays peut apporter des nouvelles idées qui vont aider à l’émergence du Pays ». Explique Bienvenu Karhakubwa, président du centre Africain de Paix et de Développement, CAPG, une organisation qui participe à la campagne de rajeunissement de la classe politique en RDC.

Efforts fournis dans le rajeunissement de la classe politique en RDC

L’absence des moyens financiers, c’est le principal obstacle auquel font face les jeunes désireux d’entamer une carrière politique souligne un acteur de la société civile du Sud Kivu.

De son côté Ephrem Iragi porte-parole de l’Alliance des forces démocratiques du Congo, AFDC un parti de la majorité, fait savoir que le contexte et les nuances politiques congolais constituent en soit un blocage au rajeunissement de la classe politique.  « Les membres de la communauté ont tendance à reproché  aux jeunes de ne pas avoir assez d’expérience, des moyens financiers et de leadership imposant pour faire carrière en politique, bref pour les gens, les jeunes n’ont pas fait leurs preuves en politiques»précise -t-il.

Ephrem Iragi Souligne néanmoins qu’au sein de sa famille politique, les jeunes sont impliqués dans la gestion du parti car certains parmi eux ont été nommés à des fonctions d’Etat et à des postes de responsabilités. Et pour le processus électoral en cours, son parti pour la ville de Bukavu n’a pas hésiter a aligné sur sa liste des candidats députes provinciaux 4 jeunes sur les 7 candidats sélectionnés.

De l’autre côté,  le Parti politique  Union pour la nation congolaise UNC, un parti de l’opposition en RDC s’implique aussi pour assurer la participation des jeunes en politique. Affirmation de Me Daniel  Lwaboshi ; secrétaire fédéral adjoint, chargé du processus électoral au sein de l’UNC lors d’une interview accordé à Mama Radio. « L’UNC met en premier lieu les jeunes dans ses différentes activités et mènent des sensibilisations auprès des jeunes sur l’importance de faire carrière en politique ». Il ajoute : « Les jeunes doivent soutenir les autres, car c’est à travers les jeunes au pouvoir que les autres auront l’accès au pouvoir et ensemble, ils vont relever les défis des vieux dirigeants».

La vice-présidente du parlement de jeunes du Sud-Kivu, Armelle Katembera recommande aux jeunes à ne pas être se décourager, mais de fournir beaucoup d’efforts pour s’imposer en politique. « Les ténors de l’ancienne classe politique devraient considérer les jeunes comme des partenaires, afin pour atteindre le développement du pays et non pas de rivaux à écarter ».

Armelle Katembera ajoute que le gouvernement devrait prendre en considération le fait que la RDC est un pays en voie de développement et a donc besoin des nouvelles idées  des jeunes et des femmes pour avancer.

Par Christina Van HOOREWEGHE Ngoy

 

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