Sud kivu : L’héritage des filles et femmes, un mythe dans le groupement de Lurhala

Posté par  Cikuru Kadjunga   à       5 années ago     834 Views     Laisser vos impressions  

Des femmes et filles restent marginalisées au sujet de l’héritage dans le territoire de Walungu particulièrement dans le groupement de Lurhala.

Dans cette partie Est de la province du Sud Kivu, les filles et femmes n’accèdent pas à l’héritage pour diverses raisons. C’est le cas d’une mère de quatre enfants victime de cette maltraitance et discrimination actuellement en justice avec ses frères.

‘’ Depuis que nous avons perdu notre Papa à la maison, tous mes frères ont refusé de suivre à la lettre le testament nous laissé par notre défunt père. Depuis lors la justice essaye de nous départager mais comme moi je n’ai pas assez des moyens financiers, mes grands frères semblent toujours avoir raison. Aujourd’hui je mène une vie d’errance, obligée de loger une maison ici dans notre localité pourtant j’ai un champ où je pouvais aussi ériger une maison pour me garantir une certaine stabilité’’. Indique amèrement une mère de Lurhala sous couverte d’anonymat.

Cette situation est accentuée par les coutumes rétrogrades qui sont jusqu’à nos jours suivies à la loupe par les autorités locales et coutumières sur place lors des cérémonies d’intronisation et d’héritage.

Selon les leaders communautaires du milieu, cette situation demeure une réalité et cela malgré les efforts fournis par les organisations non gouvernementales qui sont impliquées dans la défense des  droits de cette catégorie des personnes marginalisées.

‘’ Lors de la cérémonie d’héritage ici chez nous, les familles regardent d’abord si parmi les enfants il ya des garçons ou des hommes. Et si par hasard les enfants de la famille ne sont que des filles, les chefs coutumiers regardent dans la famille élargie pour enfin trouver un héritier’’ confie Samuel Ntabala, leader locale de Lurhala.

Cette situation est à la base  de moquerie et sous estimation des filles pourtant elles méritent mieux que ça au regard de leur capacité et leur apport dans l’accroissement de l’économie du ménage en général. 

Dans tout le groupement de Lurhala voir même le territoire de Walungu, ce problème d’héritage se pose avec acuité. Les leaders communautaires recourent toujours aux différentes coutumes rétrogrades qui continuent de discréditer la femme malgré ses capacités et compétences.

Des organisations de la société civile poursuivent avec les séances de sensibilisation sur le nouveau code de famille, un document qui offre les mêmes chances aux hommes et femmes d’hériter des biens laissés par leur défunt parent.

Ces séances de sensibilisation sont foulées au pied par les habitants qui estiment que jusque maintenant les femmes et les filles dans plusieurs ménages n’ont pas droit au chapitre d’héritage en famille car elles sont obligées de se déplacer dans une autre famille en cas de mariage.

Le chef de localité Lugohwa dans le groupement de Lurhala en territoire de Walungu, Aristote Ganywamulume note que dans son entité conformément au nouveau code de la famille, un changement commence à se faire sentir  dans son entité.

Selon ses dires, lors des cérémonies d’héritages, les enfants de sexe féminin participent désormais au même titre que les hommes dans les familles à Lugohwa lors des cérémonies de l’héritage et on écarte plus des enfants filles pour qu’elles ne participent pas au même titre que d’autres enfants garçons de la famille.

‘’ Cette histoire de marginalisation de la femme lors de l’héritage est en train d’être bannie par les communautés actuellement malgré les résistances et un concours de toutes les parties prenantes demeure nécessaire pour accroitre la sensibilisation’’ note ce chef coutumier.

Une certaine opinion ose croire que les textes réglementaires à l’occurrence le code de la famille découragent toute tentative visant à écarter les femmes et filles à l’héritage dans leurs différentes qui stipule que les enfants filles et garçons étant des êtres humains qui naissent libres et égaux doivent partager équitablement les biens lors qu’un de leurs parents décède.

©Jean Corneille Murhula

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