Sud Kivu : L’instabilité du taux de change à Bukavu : La population paie le prix
Le taux de change demeure toujours instable dans la ville de Bukavu. Les vendeurs et changeurs des monnaies continuent à fixer arbitrairement le taux de change. Une situation qui inquiète les habitants surtout les femmes vendeuses rencontré ce 6 janvier 2017.
La monnaie nationale perd de plus en plus ses fonctions traditionnelles et le dollar américain gagne du terrain sur le marché d’achat.
Cette dépréciation de la monnaie congolaise face aux dollars américains entraine la hausse des prix des aliments dans différents marchés de Bukavu, dans les boutiques et magasins.
Réactions des habitants
Dans les marchés, les vendeurs et vendeuses font savoir qu’en général, tous les prix des produits alimentaires ont haussé.
Une poignée des tomates qui se vendait à 100 francs congolais (fc) est passée à 300fc, 1 kilogramme de farine de manioc est passée de 600 à 800 fc, un kilogramme de pomme de terre est passée de 500 à 700 fc.
A certains endroits de Bukavu, un dollar américain s’échange contre 1200 fc, à d’autres endroits à 1270fc et dans les grands marchés comme Kadutu et Beach Muhanzi à 1350fc, alors que le taux officiel affiché à la banque centrale est de 1225 fc.
« Je vends ma marchandise au taux de 100fc à Kabare, quand je viens acheter ici en ville, j’enregistre une perte car je suis obligée de dépenser plus .Que l’Etat nous aide à stabiliser le taux de change. Qu’allons-nous devenir avec un capital de moins de 60 000 Fc ? » S’interroge une femme vendeuse au grand marché de Kadutu.
« L’économie de la RDC est pour l’instant dollarisée et dépense plus qu’elle ne produit. Aujourd’hui, plusieurs personnes épargnent en dollars américains qu’en francs congolais » explique l’expert en économie, doyen de la faculté de l’économie à l’Université Catholique de Bukavu UCB le professeur Christian KAMALA.
« Les dépenses exécutées au niveau national doivent être à la hauteur de recettes réalisées, dans ce cas le pays ne peut pas se retrouver dans l’inflation que nous vivons pour le moment» propose  le professeur  Christian Kamala.
La Ligue des consommateurs des biens et services du Congo Kinshasa, LICOSKI recommande au ministère en charge de l’économie de structurer les prix des produits sur leurs marchés en collaboration avec la fédération des Entreprises du Congo FEC.
« Il faut que le pays ait des industries qui produisent régulièrement. Le gouvernement central et provincial devraient relancer la campagne produisons et consommons local » propose le coordinateur provincial de la LICOSKI,  Janvier Mizo KABARE. Selon lui,  cette campagne aiderait le pays à stabiliser la monnaie nationale.
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