Sud-Kivu/Minova : Une survivante de violence sexuelle demande l’implication de l’Etat pour encourager les victimes à dénoncer les auteurs

Posté par  Cikuru Kadjunga   à       3 années ago     922 Views     Laisser vos impressions  

Au Sud-Kivu, dans l’Est de la République Démocratique du Congo, des femmes demeurent des victimes de violence sexuelle et basées sur le genre. Par peur de représailles, stigmatisations et préjugés, plusieurs femmes préfèrent garder silence et d’autres recourent à l’arrangement à l’amiable. C’est le cas d’une mère de onze enfants qui s’est confiée à la rédaction de Mama Radio lors d’une séance de travail organisée par Femme au Fone, FAF à Minova dans le territoire de Kalehe. Cette dernière a indiqué qu’elle a été violée dans son champ des bananes par des hommes armés non identifiés. Pour elle, cet acte est une honte et peut lui risquer le divorce si elle en parle.

« C’était en 2019. Je me le rappelle comme si c’était hier ! J’étais dans le champs quand je les ai vu venir de loin. J’ai eu peur et j’ai voulu prendre fuite mais en vain (…) l’un d’eux m’a demandé de m’allonger pour qu’il me pénètre sinon il va tirer sur moi. J’ai exécuté et il m’a violé. Les deux autres ont fait la même chose. Sans me droguer, j’ai vécu la scène. Après, ils m’ont demandé de partir en courant sans regarder en arrière (…) j’ai eu peur, honte, je me suis senti humilier, sans valeur, mais j’ai gardé ça pour moi-même pour n’est pas perdre mon mari… Â», a-t-elle expliqué avec les larmes aux yeux.

Celle-ci qui a requis l’anonymat a ajouté qu’elle a déjà vu dans son milieu certaines femmes victimes de violences sexuelles chassées par leurs maris et d’autres qui restent sans valeurs dans sa communauté.

« â€¦ Quand j’ai pensé à tout ceci, j’ai eu peur de subir le même sort. De me retrouver sans appui et perdre même mes enfants (…) Depuis cet incident, suis devenue hypertendue. Mon mari dépense presque tout son avoir pour me faire soigner ne sachant pas ce qui m’est arrivé. Je ne sais pas oublier ces hommes qui m’ont arraché la joie de vivre, ma dignité… Et jusqu’à maintenant mon mari n’en sait rien. Je ne l’ai jamais dit à personne… Â», a-t-elle confié à Mama Radio. 

Pour faire face à cette situation, notre source demande aux organisations qui militent contre les violences sexuelles et basées sur le genre, VSBG de continuer la sensibilisation enfin que les survivantes de violence sexuelles ne soient pas un exemple de moquerie dans la société pour leur permettre à dénoncer tout acte de violence.

Elle appelle aussi l’autorité compétente de s’approprier cette lutte en punissant sévèrement les auteurs de ces actes car selon elle, la plupart de fois, les bourreaux sont des hommes en uniforme et d’autres occupent des places de responsabilité dans la gestion de la chose publique.

Cette séance de travail a été organisée par Femme au Fone en partenariat avec le consortium Association des femmes des médias, AFEM et le SPR et la Radio Maendeleo avec l’appui financier de la Coopération Suédoise dans le cadre du projet alerte Précoce des Violences Sexuelles et Basées sur le Genre au travers le système Femme au Fone et la Solution SOS Secours pour la prévention et la réponse.

Rachel RUGARABURA/FAF/Mama Radio                                  

Cliquez ici Pour Partager.

A propos  

No Comments

No comments yet. You should be kind and add one!

Leave a Reply

You must be logged in to post a comment.