Sud Kivu : Phénomène enfants des rues, une violation des droits de l’homme et menace pour la communauté

Le jargon enfant de la rue prend son ascenseur dans la province du Sud Kivu depuis les années 90 après plusieurs crises, conflits et guerres à répétition qui ont endeuillés la partie Est de la République démocratique du Congo plus particulièrement dans la province du Sud Kivu.

A nos jours, des centaines d’enfants sont  retrouvés dans les rues de la ville de Bukavu et voués à leur triste sort.

Ces enfants pour la plus part se retrouvent en dehors de leur toit familial pour plusieurs raisons notamment suites au bagarres et autres mésententes des responsables de leur famille ou alors entre autres membres de la famille.

D’autres enfants sont souvent accusés injustement sorcier ce qui crée une répugnance entre lui et autres membres de la communauté. Certains d’eux dans ce cas de figure sont chassés de leur famille et mènent une vie d’errance  dans la rue.

Certains d’autres encore sont chassés de leur famille par leur propre parent pour avoir commis telle ou telle autre faute.

Le Directeur de la fondation solidarité des hommes, FSH, Fernando Nkana, dénonce les agissements des parents en défaveurs de leurs enfants dans la ville de Bukavu et attribue la grande responsabilité aux parents, aux membres de communautés et l’Etat garant et père de toute sa population.

Il regrette que toutes ces pratiques tournent en défaveurs des enfants pourtant leurs droits méritent un minimum respect à tous les niveaux (local, national, régional, international,…) car garantis  par des instruments et autres textes qui garantissent les mêmes droits à tout être humain.

‘’ L’avenir des enfants de la rue est plus qu’un problème humanitaire actuellement dans notre communauté. Certains de ces enfants ont été contrés de vivre dans ces conditions défavorable à leur croissance et épanouissement. Ces enfants passent des nuits à la belle étoile et exposés à toute sorte d’intempérie et la plus part d’eux se droguent à longueur des journées et sèment terreur et désolation au sein de la communauté’’, regrette amèrement Fernando Nkana, sidéré de cet avenir obscure des enfants dans la province du Sud Kivu.  

Il insiste alors que son organisation était parmi les premières qui auraient réclamé depuis belle l’encadrement et l’accompagnement de ces enfants qui pourraient constituer un vrai boom et une menace à la communauté.

‘’Nous avions à l’époque quand ce phénomène enfant de la rue faisait sa genèse que plus tard s’ils ne sont pas encadrés, ces enfants constitueraient un groupe de gang difficile à arrêter. Personne alors ne nous avait crus. Mais aujourd’hui ces enfants font la loi et impose même des payements à quiconque se promène dans les heures vespérales et certains endroits dans une ville comme Bukavu sont infréquentables à chaque tombée de nuit même le soir et les autorités en province et urbaines sont au courant et l’on penserait même que ces enfants constituent dans la ville une catégorie des personnes intouchable, c’est inexplicable’’. Conclut Fernando Nkana.

Le phénomène enfants de la rue, une menace pour la communauté

Personne n’aurait cru que ces enfants auraient un si grand niveau de criminalité comme il est le cas actuellement.

Les organisations de la société civile qui encadre certains d’entre ces enfants déplorent l’absence d’une politique provinciale d’accompagnement de ces enfants et leur intégration au sein de la communauté

La cheffe de division provinciale des affaires sociales, Pétronille Kangela indique que son service s’occupe de ces enfants des rues et que plusieurs d’eux sont encadrés dans leurs centres communautaires pour un apprentissage scolaire ou professionnel.

Dans une émission d’investigation Témoin spécial sur cette question diffusée sur les ondes de Mama radio et sur le site internet de la radio avec l’appui de FreePress Unlimited, la responsable en province de ce service étatique, Pétronille Kangela se dit déterminée à accompagner ces enfants jusqu’à leur intégration au sein de la communauté.

‘’Pour accompagner ces enfants nous avons pris l’option de procéder à leur identification et récupération dans plusieurs rues de Bukavu et on les oriente dans des centres de rattrapage scolaire et professionnel. Ils sont  actuellement plusieurs ces enfants qui sont encadrés dans nos centres et leur avenir jadis sombre semble s’améliorer’’, indique Pétronille Kangela  

Malgré ces multiples efforts,  la division des affaires sociales se dit confrontée à un problème financier criant ce qui débouche à l’inefficacité de certains centres qu’elle crée dans la communauté.

Pour pallier ce problème, ce service de l’Etat congolais en charge des affaires sociales propose un jumelage d’activités avec les organisations non gouvernementales qui travaillent dans la protection des droits des enfants dans le souci d’améliorer les conditions de vie de ces enfants.

© Jean Corneille Murhula