Sud Kivu : Plusieurs femmes rencontrent des problèmes à respecter l’allaitement maternel exclusif

En République démocratique  du Congo, particulièrement dans la province du Sud Kivu, les femmes ont du mal à respecter l’allaitement  exclusif recommandé par les professionnels de la santé afin d’apporter tous les nutriments et les anticorps dont l’enfant a besoin.

Alors que l’OMS recommande six mois d’allaitement exclusif de lait maternel  avant de l’associer à une alimentation de complément  jusqu’à ce que l’enfant atteigne  2 ans, au Sud-Kivu les femmes allaitantes ont du mal à respecter  les  normes requises de l’allaitement exclusif.

La semaine mondiale de l’allaitement maternel, du 01 au 7 août,  est célébrée dans plus de 170 pays au monde pour promouvoir cette pratique afin que les nourrissons  soient en meilleure santé.

C’est également  une occasion pour les organisations des hommes et femmes du monde entier de soutenir, d’encourager et de protéger l’allaitement maternel.

Les normes de l’allaitement maternel exclusif

Le docteur Mathieu Poso médecin à l’hôpital général de Bukavu recommande aux femmes d’allaiter au moins huit fois par jour afin de favoriser une production de lait active et s’assurer que le bébé augmente  le poids dès la deuxième semaine après sa naissance.

Pour lui, la mère doit rester à l’écoute des signes de faim ou d’appétit qui indiquent que le bébé veut téter, par exemple quand il se lèche les lèvres ou porte ses mains à sa bouche.

Pour un meilleur allaitement docteur Mathieu Poso conseille aux femmes allaitantes de placer le bébé avec tout son corps face à elles de manière à ce qu’il ne doive pas tourner la tête pour prendre le sein.

« La femme allaitante doit soutenir son bébé avec la main ou le bras, au niveau du cou, des épaules et du dos, son nez placé à hauteur du mamelon. Se laver les seins tout au moins une fois par jour. Et Donner un sein au bébé jusqu’à ce qu’il cesse de téter, puis l’autre sein » ajoute Mathieu Poso

Cependant, Mathieu P.  fait savoir que la consommation du tabac, de l’alcool et d’autres drogues pendant l’allaitement ont un impact négatif sur la qualité du lait.

Les difficultés à respecter l’allaitement maternel exclusif

Les femmes qui regrettent cette situation, cas des vendeuses,   l’expliquent par la conjoncture actuelle qui ne permet pas aux femmes d’allaiter exclusivement jusqu’à 6 mois. Ces dernières sont obligées  de sacrifier  leurs enfants pour chercher des moyens de survie.

Même situation pour les femmes travailleuses obligées de reprendre le boulot 14 semaines après l’accouchement  et qui généralement passent toute leur journée au service  afin de sauvegarder leur emploi et chercher de quoi nourrir leurs enfants.

Le code du travail à son article 132 stipule que lorsque la femme allaite son enfant, elle a droit dans tout le cas à deux repos d’une demi-heure par jour pour lui permettre l’allaitement.

Ces périodes de repos sont rémunérées comme temps de travail pourtant cela n’est toujours pas respecté par l’employer ou encore par manque des moyens ; pourtant l’allaitement est le meilleur moyen d’apporter au nouveau-né le nutriment dont il a besoin.

Allaitement maternel : implication de la division provinciale de la Santé

Le chargé de communication à cette division, docteur Claude Bahizirhe indique que leur service organise des sensibilisations pour faire comprendre à toutes les couches de la communauté l’importance de l’allaitement maternel chez l’enfant et sa mère.

« Avec la presse que des séances de sensibilisation sur terrain, nous sensibilisons non seulement toute la communauté,  mais beaucoup plus les employeurs à respecter le calendrier des femmes allaitantes » indique Claude B

Claude B signale que la division provinciale de la santé projette organiser des échanges sur l’allaitement maternel dans les huit territoires au profit des associations intervenant dans la santé maternelle.