Sud kivu : Quand la question d’avortement divise un couple

Posté par  Cikuru Kadjunga   à       4 années ago     539 Views     Laisser vos impressions  

Dans la chefferie de Buhavu, en territoire de KALEHE, deux conjoints se disputent jusqu’à déboucher sur une séparation brutale. En cause ? La notion  mal comprise d’avortement.  

Dans cette entité, les témoignages sont poignants dans ce sens. L’ignorance est tout autant grossière dans l’esprit de plus d’un homme qui refuse de croire à la possibilité d’un avortement, quelles qu’en soient les raisons.

Dans ses propos, la mère victime rencontrée chez elle depuis qu’elle est répudiée, il y a trois semaines, déclare avoir fait face au décès de son bébé dans le ventre. Il fallait donc qu’elle avorte.

Une nouvelle entendue de mauvaise oreille par son mari convaincu que rien ne peut justifier cet acte. C’est le début d’une discorde.   

« Nous avons longuement discuté sur l’urgence d’avorter parce que les médecins disaient que ma vie était en danger à force de trainer avec le bébé décédé dans le ventre. Mon mari disait que toute grossesse est censée produire un enfant, et que les choses tourneraient au drame pour moi au cas où je ferais le contraire Â».

A la vingt-troisième semaine de sa grossesse, les embarras de santé se sont avérés encore plus tenaces. L’on était proche de l’irréversible, a ajouté le médecin Moise BASEDEKE impliqué dans la prise en charge de cette femme en situation de grossesse difficile.

« Nous avions été obligé d’évacuer le fÅ“tus après trois mois d’attente en vue de sauver la mère dans ce cas de perte du bébé en cours de grossesse. Sa santé était tendait vers le pire. La femme était d’accord que la grossesse soit interrompue, en dépit de l’interdiction de son conjoint, puisqu’elle a droit de décider de sa maternité, l’homme refusait jusqu’à la dernière minute au motif que sa partenaire ne doit jamais se faire avorter».  

Manifestement, désespoir et colère pour cet homme qui, sans y aller avec le dos de la cuillère, a décidé de jeter à la porte sa femme au retour de la maternité. Dans ses convictions religieuses vraisemblables, il disait tolérer mal l’avortement, car cela constitue un péché capital aux yeux de celui en qui repose sa croyance.  

La notion d’avortement médicalisé ou sécurisé ne doit faire objet d’aucune controverse lorsque les jours de la mère enceinte sont en péril, insiste une militante des droits des femmes à Bukavu   le porte parole  nationale du mouvement rien sans les femmes Solange Lwashiga . Elle rappelle que la santé, les droits reproductifs de la femme, le droit à la vie et consorts devraient être reconnus tel que dispose le protocole de MAPUTO à son article 14 alinéa, un instrument juridique de protection des droits des femmes et des filles.  

Alice KAJABIKA

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