Sud kivu : Viol sur mineurs à Walungu; les filles de Lurhula devenues mères tôt
Les cas de viols sur des filles mineures sont de plus en plus enregistrés dans différentes localités du groupement Lurhala dans le territoire de Walungu, à plus au moins 25 kilomètres de la ville de Bukavu.
Des filles dont l’âge varie entre 10 et 15 ans sont violées dans cette partie de la province avec tout ce que cela présente comme conséquences sur leur avenir.
Le cas le plus frappant est celui d’une fillette du village Rugohwa devenue mère à 13 ans depuis environs 3 mois après avoir été violée par un père de famille âgé de plus de 50 ans.
Témoignage de la victime :
« Ce problème m’est arrivé quand ma mère était partie au champ ; un papa du quartier m’a amené dans la brousse, il m’a déshabillé et a jeté tous mes habits dans une rivière. Il m’a allongé par terre puis s’est couché J’ai eu très mal car il pesait beaucoup et je sentais qu’il allait m’étouffer. Cet homme ne m’a lâché que lorsqu’il a vu certaines filles arriver et a pris fuite. Je saignais terriblement et ces filles ont bien pris soin de moi et m’ont essuyé avant de m’amener à la maison car je ne pouvais plus marcher. On m’a amené à l’hôpital et l’infirmier a dit que j’étais hypertendu. Quelques jours après j’avais mal au ventre et je me suis rendu compte que mon ventre et mes seins prenaient du volume. J’avais à tout moment tendance à vomir et mangeais difficilement. On m’a ramené à l’hôpital. C’est là que j’ai appris que j’étais enceinte. Neuf mois après, j’ai difficilement donné naissance à un petit garçon. Quelques jours après, l’enfant est tombé malade, toutes sortes de maladie, des engines, des plaies sur la langue, les infections au ventre et tant d’autres. Il me fait souffrir et pleure toute la nuit au point que je ne sais plus dormir. Je prie Dieu chaque jour de m’aider pour que cet enfant grandisse!
J’ai été violée pendant que j’étais encore en 4ème année primaire; Je n’ai pas évolué normalement à l’école car ma mère n’a pas suffisamment de moyens pour payer mes études. J’ai besoin d’aller au cours, qu’une personne de bonne volonté m’accorde son aide car j’ai besoin d’aller à l’école. Tout ce que je veux est que cet homme qui m’a rendu la vie difficile soit puni sévèrement par la justice.
Une situation très inquiétante pour la mère de la victime, veuve de son état qui a constaté que sa fille était enceinte après le viol.
Témoignage
Un mois après le viol, je me suis rendu compte que ma fille n’a pas eu ces règles, parce qu’elle a eu ces premières règles à dix ans. Elle avait chaque fois mal au ventre et me demandait d’acheter pour elle des médicaments pour des verres intestinaux, je ne pouvais pas le faire car je me suis rendu compte que c’était déjà la grossesse. J’étais obligé de l’amener encore à l’hôpital pour la consultation prénatale. Quand la grossesse est arrivée à terme, c’était tellement compliqué à son âge de supporter les douleurs de l’enfantement. J’étais très inquiète mais par la grâce divine elle a mis au monde. Quelques jours après l’enfant est tombé malade. Je n’ai pas la possibilité de l’amener à l’hopital car j’ai du mal à trouver même à manger pour sa maman . Elle a même du mal à avoir le lait maternel pour son bébé. On avait arrêté cet homme qui l’avait violé et il était déjà à la prison centrale de Walungu mais j’ai appris qu’il a été relâché et qu’il serait déjà rentré chez lui
L’impunité serait à la base de cet état de chose estiment certains leaders locaux
Samuel Ntabala, président du comité des parents d’une école primaire du milieu. « Il est inadmissible que des enfants soient violés par des hommes de 50 à 60 ans sous le silence des institutions de l’Etat. Les violeurs sont arrêtés et relâchés quelques jours après. S’ils étaient sanctionnés, ils serviraient d’exemple à tout malfaiteur. Ces malfrats détruisent la vie de nos petites filles qui donnent naissance à des enfants dont l’avenir est confus. La fois dernière, une petite fille de la 3eme année primaire avait mis au monde et avait refusé d’allaiter l’enfant jusqu’à trois semaines de la naissance. Il a fallu que des sages femmes négocient en lui montrant que si elle aussi a grandit c’est parce que sa mère l’avait allaité ».
Implication des autorités locales
Selon Aristote Ganywamulume, chef du village Rugohwa, la multiplicité des maisons de vente des boissons fortement alcoolisées sont parmi les raisons de la persistance de cas de viols sur mineurs à la base des grossesses indésirables. Il indique que son village a déjà alerté plusieurs fois les autorités compétentes mais la situation reste telle qu’elle.
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