Sud-Kivu : Sale temps pour ces femmes qui avortent !
C’est le moins que l’on puisse dire. Les femmes se trouvent confrontées au problème d’accès aux services d’avortement adéquats avec tous les soins y relatifs à Kamituga, dans le territoire de Mwenga, un territoire du Sud-Kivu en RDC. Des voix s’élèvent pour dénoncer cet état des choses.
D’après la coordinatrice d’une association locale ‘’ WAMAMA, UMOJA NI NGUVU (Mamans, l’union fait la force) chance WABIWA contactée le 22 février 2022, souvent, plusieurs femmes avortent, mais peinent à être soigneusement prises en charge. Des jeunes filles adolescentes sont très nombreuses à se heurter à ce défi.
Dans une entité en proie à des poches interminables d’insécurité, les femmes, voire des petites filles tombent dans le piège des violeurs. Et dans la plupart de cas, elles sont engrossées, et nombreuses sont celles qui préfèrent avorter.
« Dans pareille situation, nous constatons que beaucoup avortent, chacune à sa manière. Vous savez que dans cette cité de KAMITUGA, nous avons un nombre suffisant des sages-femmes traditionnelles qui aident nos sœurs et mères à avorter, mais sans respecter forcement des normes », révèle la source.
Toujours selon elle, ces femmes s’exposent aux maladies et d’autres risques de santé non négligeables.
« En l’espace de deux mois, soit d’octobre à Novembre, nous avons compté onze jeunes femmes qui ont avorté, et elles manquent des revenus pour se faire prendre en charge dans une structure de santé crédible ».
Un observateur sur place, MAZAMBI WATONGOKA s’empresse à rappeler qu’en novembre 2018, un viol collectif s’était produit dans un village, non loin de KAMITUGA. Sans doute, les victimes tombées enceintes, et qui voulaient avorter, avaient eu du mal à être correctement prises en charge.
L’on se souviendra que ce viol était orchestré par des individus armés non autrement identifiés dans le groupement de Bashitabiale. Dans ce coin de Mwenga, précisent les témoins, vingt-six jeunes filles dont l’âge varie entre 14 et 26 ans étaient abusées sexuellement.
« Aujourd’hui, si l’on mène une enquête au sujet de ces femmes qui avortent dans des mauvaises conditions, et celles qui en meurent discrètement, nous aurons des chiffres qui font froid dans le dos. Il nous faut des institutions médicales qui s’intéressent aux problèmes ‘’sexo-specifiques’’ des femmes, en matière notamment de la santé sexuelle et reproductive », plaide, de son coté, Christine KILOSHO, une habitante du terroir. Elle exhorte les femmes à ne plus se faire avorter en cachette au péril de leurs vies.
Dans cet ordre d’idées, Dr Mathieu KADODOBE, du centre de santé EBENEZER à Bukavu, indique que plus rien ne sert à se ‘’victimiser’’ davantage en cas d’une grossesse non désirée. Il existe un mécanise sur d’avortement sécurisé tel que reconnu par le protocole de MAPUTO à son article 14. Les adolescentes sont souvent confrontées à ce genre de problème de manque des soins appropriés une fois qu’elles avortent.
« Cet avortement est possible dans les cas de viol, d’agression sexuelle ou d’inceste. En outre, l’avortement peut se pratiquer lorsque la grossesse met en danger la santé physique ou mentale de la mère, sa vie ou celle du fœtus ».
Par ailleurs, les femmes qui avortent dans ces conditions ont pleinement droit aux soins post-avortement. Chose qui contribue à préserver sûrement leur santé reproductive.
Alice KAJABIKA
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