Sud-Kivu : Sandrine Muluzinyere dans une lutte d’encadrement des femmes stériles
Sandrine Muluzinyere est à la tête d’une association pas comme les autres, elle a comme spécialité l’encadrement des femmes qui ont des difficultés à concevoir. Depuis plusieurs années son combat vise à redorer l’image de la femme infertile souvent discriminée et vue d’un œil humiliant au sein de la communauté.
Pour elle lorsque la femme en âge de procréer n’a pas d’enfant, elle est qualifiée d’anormale et est victime de plusieurs jugements dénigrants  dans la société. Cette situation est à la base de la polygamie pour les hommes et la prostitution pour les femmes car cherchant à tout prix, désespérément à trouver un enfant tout en s’exposant à divers risques et maladies.
Association femmes solidaires, ASF, c’est le nom de cette jeune plate-forme fondée il y a deux ans et qui a pour but de favoriser l’épanouissement des femmes stériles. Elle mène des séances de sensibilisation pour le changement de mentalité de la population et surtout pour faire connaitre à cette catégorie de femmes leurs droits.
La plus grande ambition de son organisation est de créer un centre d’encadrement, d’accompagnement et de renforcement des capacités de ces femmes.
« Nous faisons des plaidoyers à différents niveaux pour la prise en charge médicale et psychologie de ces femmes en mal de procréation. Le fait pour elles d’être réunies et discuter avec d’autres femmes les aide énormément sur le plan psychologique » fait savoir Sandrine.
Son organisation met en place diverses stratégies afin d’aider ces femmes. Un médecin spécialisé en la matière fait le suivi et l’évolution de chaque femme membre de cette association pour déterminer la cause de la stérilité et envisager un accompagnement proportionnel aux moyens disponibles. Ce qui présente des fruits car signale-t-elle, huit femmes de cette association ont eu à procréer après le suivi et le traitement leur administré.
« Le plus grand défi auquel nous sommes confronté, c’est pour identifier et réunir ces femmes infécondes car elles vivent dans la solitude et la plupart d’elles ne souhaite pas que l’on sache qu’elles sont infertiles »  ajoute madame Muluzinyere.
Elle fustige le fait que plusieurs organisations appuient divers projets s’inscrivant dans l’encadrement des femmes et l’accompagnement des couches de personnes marginalisées au sein de la communauté, sans faire allusion aux femmes infertiles.
Sandrine Muluzinyere appelle toute la communauté à considérer la femme stérile comme toute autre personne, mais qui mérite l’attention particulière au près des organisations œuvrant dans la promotion des droits humains et plus particulièrement ceux des femmes.
Par Musaba Proust
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