Sud-Kivu : Un détenu à la base des émeutes à la prison centrale de Bukavu, défiant les décisions de la justice

Posté par  Cikuru Kadjunga   à       1 année ago     315 Views     Laisser vos impressions  

Le calme est revenu l’après-midi de mardi 25 avril 2023 à la prison centrale de Bukavu après de vives tensions tôt le matin. A l’origine, l’interpellation par l’auditorat militaire contre le surnommé Kapita général, chef des détenus, qui refuse de laisser le pouvoir alors qu’il a déjà purgé sa peine, et doit donc quitter ce centre pénitentiaire.

Cette information est corroborée par la cellule de communication du gouvernorat de province, qui, dans un message de mise au point partagé dans les réseaux sociaux faisant savoir que les agitations observées la matinée à la prison centrale de Bukavu sont dues à la manipulation des détenus par le Kapita général.

« Un monsieur qui a déjà purgé sa peine mais refuse de quitter ce centre pénitentiaire pour ses forfaits et activités criminelles qu’il y mène… ; le gouvernement provincial appelle la population au calme… Â», peut-on lire dans ce message.  

Pour s’opposer à la mesure de quitter la prison, le kapita général a manipulé ses coéquipiers détenus pour semer des troubles dans la prison centrale de Bukavu. Des projectiles ont été échangés entre eux et les agents de sécurité qui ont fait usage des balles réelles et bombes lacrymogènes pour rétablir l’ordre. Les détenus en colère ont également provoqué un incendie à l’intérieur de la prison pour faciliter leur évasion, mais en vain.

Le cellule numéro 13 contenant 253 détenus complètement touchée, le bureau du directeur de la prison et le dispensaire contenant des médicaments partis en fumée ; l’ancien bureau greffe civile et le laboratoire brulés, ainsi que sept personnes dont une femme, gravement blessées, selon un bilan provisoire dressé par le Cadre de concertation de la société civile. Dans ces heurts, un détenu a été atteint par une balle perdue à la jambe, mais il n’en est pas mort, croient savoir les autorités pénitentiaires.

Cette structure citoyenne qui assure le monitoring des conditions de détention dans la prison centrale de Bukavu renseigne le feu a été maitrisé grâce à l’intervention de la Monusco. Visiblement, le Kapita général défie toutes les autorités provinciales. Sa présence irrégulière à la prison centrale sème la terreur et la désolation dans ce lieu carcéral.

Selon des organisations des droits humains, le quartier spécial de la prison centrale de Bukavu encaisse environs 15.000 $ chaque mois comme frais prélevés aux détenus par le Kapita général pour éviter la torture et autres traitements cruels, inhumains et dégradants.

L’organisation PPI, Partenariat pour la Protection Intégrée, dans ses différents rapports, souligne que le quartier général de la prison enregistre en moyenne 50 détenus par mois et chacun doit payer entre 250 et 300 $ pour qu’il ne soit pas soumis à la torture.

Ces fonds profitent au Capita général qui est considéré comme le président des détenus et qui fait la loi dans la prison centrale de Bukavu, renchérit PPI qui renseigne que certaines autorités pénitentiaires et judiciaires auraient aussi une part dans ce fonds ; des allégations rejetées par des sources officielles.

Elysée Muzalia

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