Sud-Kivu : Un jeune garçon témoigne sur le lynchage de sa propre mère accusée de sorcellerie par sa belle-famille à Walungu
« J’ai sept (7) petits frères. Mon père est mort en 2005 à Walungu. On n’avait que notre maman. Par malheur, ce 12 septembre 2021, mes oncles sont venus avec des hanches, des machettes, des lances, … et ont tué ma mère ». C’est le cri de détresse et de chagrin d’un jeune garçon âgé d’environ 23 ans venu du territoire de Walungu en province du Sud-Kivu dans l’Est de la République démocratique. Celui-ci l’a témoigné ce 14 octobre 2021 à Bukavu lors d’un entretien avec un reporter de Mama Radio.
Cette triste nouvelle fait suite d’un scandale qui se vit depuis un laps de temps dans plusieurs territoires de la province où des femmes sont sujet d’accusations de sorcellerie et victimes des pratiques néfastes qui en résultent.
Le cas de cette femme lynchée par ses habituels de sa belle-famille, résume ainsi la situation de plusieurs femmes rurales pendant cette période, ceci malgré des efforts consentis par des organisations des droits humains, notamment l’Association des Femmes de Média (AFEM) dans ses émissions radio et débats publics organisés sur cette thématique.
Avec larmes aux yeux, ce jeune garçon regrette le fait que des accusations qu’il juge « mensongères » ont coûté à sa mère une exécution par ses oncles aux yeux de sa sœur. Une pratique qui les met lui et ses petits-frères en frayeur en se demandant s’ils ne seront pas les prochains sur la liste des victimes de la sorcellerie.
« Ils l’accusent d’être sorcière disant qu’elle est à la base de la mort de mon oncle paternel (grand frère de mon défunt papa). Ma sÅ“ur qui vient après moi, et d’autres voisins ont vu mes oncles en train de lapider ma mère comme un chien (…). Nous avons peur, nous ne savons pas comment nous allons survivre et si nos oncles ne tourneront pas contre nous comme ils l’ont fait pour notre mère… », s’est inquiété le jeune homme avec une tête d’enterrement.
D’après les messages reçus par le système Femme au Fone « FAF » au mois de septembre et depuis début octobre 2021, nombreuses femmes sont chasées de leurs foyers, brutalisées par la population, intimidées et tuées après lynchage faute des soupçons d’accusations sorcières par les membres de la communauté.
Tout en se référant aux alertes qu’il reçoit, FAF indique que ces accusations portent principalement sur des facteurs subjectifs de perception de l’image de la femme. Et d’augmenter que souvent la famille de la victime est à l’origine de ces imputations, comme c’est le cas pour cette jeune mère de Walungu.
Des défenseurs de droits humains estiment que, des autorités compétentes à tous les niveaux, en particulier l’autorité provinciale à travers ses services devrait prendre des mesures urgentes et palliatives à cette situation qui endeuille du jour le jour des familles victimes dans certains territoires du Sud-Kivu.
Rachel Rugarabura, JRI
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