Sud Kivu : une autre femme tuée suite à l’accusation de sorcellerie à Kalehe

Une femme a été lapidée par la population en colère à Cifunzi, groupement, territoire de Kalehe dans la province du Sud Kivu. Ce fait douloureux a eu lieu dans la nuit du 4/02/2023 dans le sous village de Murhobo. Selon Shasha Rubenga, membre du groupe d’alerte précoce de l’Association de Femmes des médias, qui nous rapporte le fait, la victime était accusée avoir occasionner la mort d’un jeune homme habitant de ce même village. Il indique avoir alerté la police mais qui n’était pas à mesure de sauver la victime, vu la tension élevée de la population en colère.

« La police a tiré des coups des balles en l’air pour disperser des habitants, mais sans succès. Elle a fait même recours à l’armée mais sans arriver à sauver la victime… Â», explique-t-il.

De son côté, le capitaine Bahumba MANENO qui a été alerté par un des membres du groupe d’alerte précoce, condamne ces actes de barbaries et promet de tout mettre en œuvre pour mettre fin à cette situation qui insécurise toute la population, et surtout la femme. Il regrette d’avoir tiré plusieurs coups de balle en l’air mais sans succès.

L’Association des femmes des Media, une structure de défense des droits des femmes s’insurge contre la recrudescence des cas d’accusations de sorcellerie dans la province du Sud Kivu dont sont victimes les femmes. Il s’agit souvent des femmes avec un âge très avancé. Ces vieilles femmes sont tuées, torturées, lynchées, brillées vives, d’autres sont obligées d’abandonner leurs villages pour d’autres entités où elles pensent être en sécurité. Elles sont marginalisées et ne trouvent aucun soutien ni réconfort de la part de la communauté et des autorités locales.

« Nous remercions certains chefs des villages qui comme Dieudonné NYENYEZI qui a compris que la justice populaire est punissable par la loi et que ces femmes accusées ont droit à la protection. On aimerait que d’autres chefs des villages réagissent de la sorte face aux violences dont sont victimes les femmes dans nos communautés surtout en milieux ruraux… Â», s’est réjoui Julienne Baseke, coordinatrice d’AFEM

Pour FAF, Rachel RUGARABURA