Sud-Kivu : violées, elles se livrent à l’avortement à haut risque
Il s’agit des filles vivant avec handicap encore en période de puberté, au mieux, de l’adolescence. Cette réalité sévit dans plusieurs coins de la province du sud Kivu. En territoire de Walungu, particulièrement dans le groupement de LURHALA, le viol s’accompagne de l’avortement provoqué avec tous les inconvénients qu’il implique.Â
Interrogées, certaines adolescentes vivant avec handicap qui sont tombées dans ce piège expriment leur regret à la fois d’être enceintées sans leur consentement et d’avoir osé l’avortement. Â
« Vu ma situation d’handicap des pieds et des mains, je ne peux exercer aucune activité génératrice de revenu. Je suis obligée de mendier au bord des rues pour survivre étant donné que mes parents n’ont rien pour ma prise en charge. C’est là en dehors de chez moi qu’un Monsieur se présentant comme pasteur m’a rencontrée et intéressée de prier avec lui à l’église pour sortir de cette vie de mendiante. Il m’a amenée à une destination inconnue, un endroit où il a du me violer », témoigne, attristée, la victime.
Cette jeune fille de 12 ans manifestement gamine s’est, au fil des mois, retrouvée grosse. Panique et chagrin dans son cœur, dit-elle se rappelant avoir mal digéré cette grossesse non planifiée. Sa mère était intenable sur ce sujet, rajoute Nabintu Ruvunanginza .
« Ne voulant pas mettre au monde à ce jeune âge, encore que j’en avais peur, j’ai forcé ma mère pour qu’elle me fasse expulser du ventre ce fœtus. Choquée, elle aussi, a accepté m’amener au centre de santé où des tentatives d’avortement provoqué ont été activées, mais sans succès ».
D’après un médecin qui avoue avoir suivi, avec retard, ce cas à l’hôpital, cette patiente a du laisser la grossesse aller jusqu’à son terme pour mettre enfin au monde un bébé aux malformations physiques et convulsions étonnantes. Â
« Des filles-mères dans cette contrée de Walungu et ailleurs en province se trouvent confrontées à ce problème de grossesse non désirée due au viol. Elles, comme celles vivant avec handicap sont davantage convoitées juste aux premières apparitions des règles avec un développement apparent des seins », renseigne une femme accoucheuse qui regrette que ces filles soient abusées dans leur enfance, soit entre 10 et 13 ans.
A ces jours, des filles sont progressivement sensibilisées sur les grossesses non désirées avec les possibilités d’avortement sécurisé ou médicalisé. Et cela ne doit se faire qu’en cas d’inceste, de viol et de santé physique en danger chez le bébé ou la mère selon l’esprit du protocole de MAPUTO, rassure le coordinateur national de l’ONG ‘’Fight for teenagers in Africa, FITA’’.Â
Alice Kajabika
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