« Tout silence vis-à -vis de l’agression à la RDC est un crime » : Julienne Baseke à la communauté internationale
La lauréate du prix « Tulipe » du Gouvernement néerlandais édition 2023, Julienne Baseke, dénonce le silence de la communauté internationale face à l’agression dont son pays, la République Démocratique du Congo, est victime dans sa partie Est, où l’armée loyaliste s’affronte avec la rébellion du M23.
Dans son discours devant des diplomates européens accrédités à Kinshasa, Julienne Baseke déplore la poursuite des affrontements qui endeuille des familles à l’Est du pays.
Etendant leur emprise au Nord Kivu, le M23, épaulé, selon Kinshasa et l’ONU par l’armée rwandaise poursuit ses offensives armées, provoquant la fuite de plus de 100.000 personnes, dont des femmes et des enfants dans des situations humanitaires déplorables.
« Il est de la responsabilité de toutes et nous tous de nous mobiliser, d’unir et de hausser nos voix, de poser des actions concrètes… Face à cette monstruosité, tout silence est un crime, tout déni d’actions est un crime, tout déni de justice est un crime. Nous femmes congolaises de l’Est de la RDC, nous vous prions d’être nos ambassadeurs auprès de vos gouvernements respectifs, tout soutient à un pays ou groupe qui agresse la RDC, qui viole, qui pille et qui tue est aussi meurtrière que la guerre elle-même », déclare Julienne Baseke auprès de la diplomatie internationale.
Depuis plus de deux ans, l’ancienne rébellion du M23 accusée d’être soutenue par le Rwanda, selon Kinshasa, a refait surface et mène des opérations armées contre les forces loyalistes de la République Démocratique du Congo dans la Province du Nord Kivu, une vaste région convoitée pour ses richesses minières et agricoles.
Une situation dramatique aux ravages incalculables et qui amplifie la souffrance des congolais.ses particulièrement à l’Est du pays, vécue depuis plus de trois décennies, renchérit notre source.
A l’occasion de la cérémonie de la remise officielle du prix « Tulipe », Julienne Baseke plaide pour la publication des annexes du rapport Mapping du Conseil de sécurité de l’ONU.
Ce rapport recense les violations les plus graves des droits humains et du droit international humanitaire, ainsi qu’une série de recommandations en vue de traiter la question de l’impunité des présumés criminels de guerre en RDC, notamment au travers de la mise en place de mécanismes de la justice transitionnelle.
Le rapport Mapping publié en 2010 contient un inventaire de plus de 600 crimes avérés et donne des pistes pour la poursuite des auteurs, à en croire Julienne Baseke. Des personnalités de certains pays comme le Burundi, le Rwanda et l’Ouganda sont incriminées dans ce rapport, qui, jusqu’aujourd’hui, moisit dans les tiroirs du Conseil de sécurité des Nations Unies.
Elysée Muzalia
Cliquez ici Pour Partager.
No Comments
No comments yet. You should be kind and add one!