Présidentielle RDC : les 3 chantiers de Mukwege fixés sur 12 piliers en cas de victoire
Candidat à l’élection présidentielle, Dénis Mukwege promet de mettre fin à la guerre, à la famine et aux vices si élu à la magistrature suprême lors des élections prévues le 20 décembre 2023. Il a présenté son projet de société lors d’une conférence de presse tenue à Bukavu dans son quartier général de Panzi, le mercredi 29 novembre, quelques jours avant le scrutin général.
Devant la presse, le Prix Nobel de la Paix 2018 détail les trois axes de son programme de gouvernance : mettre fin à la guerre, à la famine et aux vices, basés sur 12 piliers durant son mandat, si élu président de la République.
Il s’agit notamment de la sécurité institutionnelle et administrative, de la sécurité éducative et formatrice, de la sécurité sanitaire et nutritionnelle, de la sécurité économique, financière et commerciale.
« J’ai décidé de poser ma candidature pour mettre fin à la guerre, fin à la famine, fin aux vices. Ce trio (la guerre, la famine et les vices) constitue des outils utilisés par les ennemis de la République Démocratique du Congo pour nous maintenir dans un système d’esclavage. On ne peut pas l’appeler autrement lors qu’un peuple ne peut pas manger à sa fin pendant qu’il a un pays où il pleut 9 mois par an, des terres fertiles, nous avons des diplômés dans tous les domaines mais nos jeunes n’ont pas du travail… Cette forme d’esclavage nous empêche d’avoir une vie normale. Une fois président de la République nous voulons restaurer la dignité du peuple congolais meurtri pendant maintenant 30 ans. », fait savoir Dénis Mukwege.
Ce dernier évoque également les piliers de la sécurité judiciaire et juridique, sécurité énergétique et la sécurité du cadre de vie, de l’habitat ainsi que de l’aménagement du territoire.
Le candidat numéro 15 à la présidentielle axe en outre son programme de gouvernance sur la sécurité sociale, culturelle et sportive, mais aussi la sécurité des journalistes, ainsi que diplomatique, environnementale et touristique.
« Nous prônons deux piliers pour faire face à la mauvaise gouvernance. D’abord la transparence dans la gestion des affaires de l’Etat et ensuite la reddition des comptes. Il faut que la responsabilité soit mutuelle en RDC à tous les niveaux, que ça soit le responsable ou le subalterne chacun doit surveiller l’autre et être surs que nous sommes en train de travailler pour la bonne gouvernance et cela dans toutes les provinces », ajoute-t-il.
La main tendue de Katumbi pour un front commun contre Tshisekedi « incorrecte »
Lors de l’échange avec la presse, le Prix Nobel de la paix a réagi à ) l’appel lui adressé par Moise Katumbi, président d’Ensemble pour la République et aussi candidat à l’élection présidentielle, à se rallier à sa candidature pour augmenter les chances de l’opposition de gagner la présidentielle face au président sortant Félix Tshisekedi, candidat à sa propre succession.
Il qualifie cet appel d’incorrect par le fait que les discussions entre les candidats de l’opposition afin de désigner un candidat commun n’ont jamais eu lieu.
« J’avais aussi envoyé ma délégation en Afrique du Sud pour ces discussions. Ces délégations n’étaient pas parties faire des nominations. Lorsqu’il y a des délégations au travail, la décision devait se faire au sommet, et au sommet ce sont les candidats. Malheureusement nous n’avons pas pu nous réunir nous candidats pour décider, au lendemain des gens se sont autoproclamés et nous ont mis moi, Martin Fayulu et Delly Sessanga à côté de la course. Je pense que nous devons être intègres dans ce que nous faisons, si on n’est pas intègre on peut des discours, des promesses électorales, ça les engage eux. Aujourd’hui, le pays a besoin de l’unité nationale pour faire face aux difficultés que nous vivons, on n’a pas besoin de divisions, on n’a pas besoin de manipulations… Aujourd’hui s’ils disent qu’ils tendent la main, ce n’est pas correct… », a martelé Dénis Mukwege.
Rappelons que les délégués des candidats de l’opposition s’étaient réunis à Pretoria en Afrique du Sud pour notamment définir des stratégies à développer afin d’assurer la crédibilité des scrutins, ainsi que les modalités de désigner un candidat commun de l’opposition. Une tâche qui revenait aux candidats, à en croire ses propos.
Du coup Matata Ponyo, ancien premier ministre sous le règne de Joseph Kabila et Seth Kikuni, tous candidat à la présidentielle s’étaient rapidement désistés en faveur de Moise Katumbi.
Candidat des occidentaux ?
Depuis sa candidature à la magistrature suprême, Dénis Mukwege subit des critiques de ses détracteurs politiques qui le considèrent comme un candidat porté par des occidentaux au risque de brader les richesses du pays en faveur de la communauté internationale.
« Quand les gens disent que je suis le candidat des occidentaux, je ne sais pas ce que ça veut dire ; il faut arrêter de manipuler la population, ça ne sert à rien. Depuis 40 ans je suis au service de mon peuple, si c’est ça être candidat des occidentaux je m’interroge. Ayons confiance en nous-mêmes et considérons qu’un enfant du pays qui veut faire quelque chose pour son pays, pour son peuple n’a pas besoin d’être porté par les autres. Ce que je vis ça suffit pour que je puisse prendre conscience et décider de ce que je veux faire », a-t-il déclaré. Les élections générales restent confirmées par la CENI au 20 décembre 2023 en RDC.
Le scrutin étant à un seul tour, l’éparpillement des candidatures augmente les chances de l’emporter du président sortant, notent de nombreux observateurs de la vie politique congolaise, en insistant sur l’impérieuse nécessité de voir tous les candidats de l’opposition parler un même langage en vue d’une candidature commune.
Elysée Muzalia
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