RDC – Rwanda : vers un affrontement armé ?

Posté par  Elisée MUZALIA   à       11 mois ago     1029 Views     Laisser vos impressions  

Lors d’un meeting populaire à Bukavu dans la province du Sud Kivu, le Chef de l’Etat congolais Félix Tshisekedi qualifie Paul Kagame, le président rwandais d’Adolf Hitler aux visées expansionnistes pour déstabiliser son pays et la région africaine. Une ferme déclaration qui ravive de nouveau les tensions entre la RDC et le Rwanda accusé de soutenir la rébellion du M23 dans l’Est.

Devant des milliers des personnes rassemblées à la Place de l’indépendance, vendredi 8 octobre 2023, dans le cadre de sa campagne électorale, Félix Tshisekedi condamne ce qu’il qualifie d’agression de son pays particulièrement au Nord Kivu où les FARDC s’affrontent avec les rebelles du M23 soutenus par l’armée rwandaise, selon des preuves dont il dispose.

« Je vais m’adresser au président rwandais Paul Kagame pour lui dire ceci : puise qu’il a voulu se comporter comme Adolf Hitler en ayant des visées expansionnistes, je lui promets de finir comme Adolf Hitler Â», a-t-il déclaré, sous les applaudissements de la foule.

Adolf Hitler fut un idéologue et homme d’État allemand, né le 20 avril 1889 en Autriche-Hongrie et mort par suicide le 30 avril 1945 à Berlin en Allemagne. Ses derniers jours se déroulèrent à Berlin où le dictateur avait pris ses quartiers le 16 janvier 1945.

Totalement coupé de la réalité, oscillant entre l’espoir chimérique d’une victoire sur l’Armée rouge et des pulsions autodestructrices, Adolf Hitler assista, impuissant, à la prise de la capitale par les forces soviétiques et à la trahison de certains de ses proches, avant de décider de mettre fin à ses jours.

La cause généralement acceptée de la mort d’Adolf Hitler, le 30 avril 1945, est le suicide par balle, son épouse Evan Braun s’étant empoisonnée à l’acide cyanhydrique. Les circonstances exactes du suicide du Führer, l’identification et le sort réservé à sa dépouille restent cependant controversés.

Félix Tshisekedi condamne également le silence de la communauté internationale face à l’agression rwandaise dont son pays est victime, d’où, son appel aux jeunes d’intégrer les forces armées pour faire échec à l’agression étrangère et à tout plan de balkanisation du pays.

Lors de cette adresse à la population, le président congolais réitère des efforts consentis dans la réorganisation de l’armée et la création de la réserve de l’armée pour la défense du pays composée notamment des jeunes patriotes résistants « Wazalendo Â» qui soutiennent l’armée congolaise dans les opérations contre la rébellion du M23.

Les provinces du Sud Kivu, Nord Kivu et Ituri dans l’Est de la RDC sont en proie à des violences armées, héritées de guerres qui ont ensanglanté la région depuis plus de deux décennies.

Les relations sont très tendues avec le Rwanda voisin depuis la résurgence de la rébellion du M23 qui s’est emparée de plusieurs territoires du Nord Kivu, mais pour qui Tshisekedi a refusé tout dialogue.

« Le monde entier sait que c’est le Rwanda qui déstabilise la République Démocratique du Congo à travers le groupe terroriste du M23. Nous avons en vain demandé des sanctions contre ce pays qui se comporte de manière à déstabiliser toute la région d’Afrique de l’Est. Comme nous n’avons toujours pas de réponse satisfaisante de la communauté internationale, nous décidons de prendre nos responsabilités Â», a-t-il ajouté.

La RDC se dit donc prête à prendre sa propre destinée et réitère le retrait accéléré de la Monusco accusée d’incapacité à protéger les populations civiles contre les violences armées.

Au lendemain de cette déclaration, le Rwanda accuse Félix Tshisekedi de proférer une menace forte et claire contre son président.

« La menace du président de la RDC s’ajoute aux nombreuses provocations qu’il utilise pour détourner l’attention de ses échecs en matière de sécurité et de gouvernance Â», a déclaré Yolande Makolo, porte-parole du gouvernement rwandais citée par l’Agence France Presse.

D’autres adversaires politiques congolais appellent le président Tshisekedi à cesser de pleurnicher mais plutôt améliorer le système de défense du pays et booter l’ennemi hors d’état de nuire.

Une certaine opinion estime également qu’un dialogue pourrait apporter des solutions à la crise sécuritaire qui secoue l’Est de la RDC depuis des années, et non des affrontements armés qui pourront déboucher à des dégâts matériels et humains collatéraux très graves entre ces deux pays voisins.

Au pouvoir depuis janvier 2019, Félix Tshisekedi brigue un second mandat aux élections prévues le 20 décembre 2023 pour lesquelles il sollicite des voix auprès de la population, afin de parachever sa vision de gouvernance.

Elysée Muzalia

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