Sud – Kivu : AFEM et la Fondation Hirondelle appellent à un journalisme de paix à Fizi

Posté par  Mama_Radio   à       2 années ago     412 Views     Laisser vos impressions  

Les journalistes des médias communautaires œuvrant à Baraka en territoire de Fizi s’engagent à contribuer à l’amélioration de la gouvernance et la prévention des conflits à travers leurs programmes radiophoniques.

Engagement pris à l’issue d’un atelier de formation à l’organisation des débats in situ au sein des radios communautaires tenu par l’Association des femmes des médias en partenariat avec la Fondation Hirondelle le dimanche 17 octobre 2021.

C’est dans un contexte d’insécurité et des tensions ethniques dans les hauts et moyens plateaux de Fizi où des groupes armés mayi mayi s’affrontent que cette activité a eu lieu du vendredi 15 au dimanche 17 octobre dans cette partie de la province du Sud Kivu.

Durant trois jours, les journalistes venus des radios Ngoma ya Amani, Kivu et radio Baraka ont été outillés sur les techniques de production sur la bonne gouvernance, et les droits humains ainsi que sur la table ronde et débat radiophoniques.

Selon un formateur sélectionné par la Fondation Hirondelle pour la tenue de cette activité, la formation était organisée en vue d’outiller les journalistes producteurs et animateurs dans la production des débats radiophoniques pertinents contribuant à une meilleure compréhension et participation de la population aux enjeux du développement et de la gouvernance.

Après les généralités sur la bonne gouvernance et les droits humains, passant par la définition de la gouvernance, les avantages de la bonne gouvernance, et ses piliers, mais aussi des obstacles à une information de qualité sur les droits humains, les participants ont été outillés sur les techniques de production des émissions table ronde et débat radiophoniques.

Les notions apprises permettront aux journalistes non seulement de se professionnaliser davantage à travers une meilleure maitrise des processus de production de débat et offrir au public des contenus médiatiques de qualité, mais aussi d’intégrer dans leurs programmes les thématiques liées à la gouvernance, la prévention et la résolution des conflits, les droits humains et l’environnement.

« Je suis convaincu qu’à l’issue de cette formation, nous allons améliorer beaucoup de choses. Nous remercions AFEM et la Fondation Hirondelle qui ont accepté de nous appuyer, de nous renforcer avec cette formation. Elle va vraiment nous aider. Nous étions en train de travailler sans tenir compte de l’approche Genre. Nos journalistes n’avaient pas d’opportunité de présenter des émissions de débat et les sujets proposés étaient tout le temps orientés vers les sensibilités des hommes. Nous, à la Radio Ngoma ya Amani nous nous engageons à intégrer le genre dans nos productions radiophoniques. Nous travaillons dans une zone des conflits récurrents et la formation que nous venons de suivre va nous aider à aborder des thématiques qui éveillent la conscience des autorités locales et autres leaders communautaires en vue de l’amélioration de la gouvernance. La lutte contre l’insécurité nous préoccupe et nous venons de comprendre qu’il est temps d’améliorer notre travail Â», déclare Jonas Seba, Directeur Assistant de la Radio Ngoma ya Amani, RNA en sigle.

La formation est organisée au moment où la ville de Baraka venait d’accueillir près de deux mille déplacés dont la majorité sont de la communauté Banyamulenge ayant foui des affrontements entre différentes factions maï maï très actifs dans les hauts et moyens plateaux du territoire de Fizi et dont la présence à Baraka ravive les tensions au sein de la communauté autochtone.

Les affrontements déclenchés depuis jeudi 14 octobre dernier entre les maï maï Biloze Bishambuke et les Ngumino Twigwaneho ont poussé les habitants à vider de leurs habitations de Kalele, Elola, Kalungwa, Kabara, Magunga, Mugorore et Bibokoboko, pour se diriger vers Kafulo, Baraka, Kanguli, Nakiele et les environs. D’autres ont pris la direction de Lusenda, sur le littoral du lac Tanganyika, à en croire des sources de la société civile corroborées par les autorités locales.

Au regard de cette situation fragile, les journalistes doivent faire preuve de professionnalisme et d’équilibre dans le traitement des informations ou la diffusion des émissions radiophonique dans le souci de promouvoir la cohabitation pacifique et la cohésion sociale, croit savoir le formateur. « Pendant cette période sensible, les propos haineux ne doivent pas être véhiculés par les médias. S’il s’agira de produire une émission qui touche les communautés aux conflits il faut tout faire pour avoir les représentants des autres communautés accusées. Il n’y a pas de honte à sursoir à la diffusion ou la production d’une information aussi longtemps qu’on n’a pas atteint la partie accusée. C’est aussi ça la bonne gouvernance Â», renchérit le formateur.

Notons que la tenue de cette formation qui a également eu lieu à Idjwi Nord s’inscrit dans le cadre du projet « Des médias professionnels et citoyens pour une gouvernance participative à l’échelle locale dans l’Est de la RDC Â» mis en Å“uvre au Sud Kivu par AFEM en partenariat avec la Fondation Hirondelle grâce à l’appui technique et financier de la Direction du Développement et de la Coopération suisse, DDC.

Elysée Muzalia

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