Sud-Kivu : l’absence de l’autorité de l’Etat met la vie des femmes en danger

Posté par  Rachel Rugarabura   à  , ,      1 année ago     402 Views     Un Commentaire  

72 cas de justice populaire ont été enregistrés au sud Kivu pour l’année 2022 qui s’achève et le territoire de Kabare en tête avec 23 cas suivi de la ville de Bukavu avec 19 cas. Les femmes accusées de sorcière ont été les premières victimes comme c’était le cas à Kalonge dans le territoire de Kalehe. Cette situation est signalée à cause de l’absence de l’autorité de l’état dans certains coins reculés du sud Kivu.

Des enquêtes qui ont été menées par les experts en matière sécuritaire prouvent que les cas de justice populaire sont signalés au sud Kivu à cause de plusieurs facteurs.C’est notamment, le nombre réduit des éléments de l’ordre surtout dans les territoires comme à Shabunda, Mwenga, Kalehe, Kabare et Fizi.

Selon les recherches, il faut 1 policier pour 10 habitants comme l’indique le standard international dans ce domaine, malheureusement au sud Kivu, c’est le contraire par le fait que dans certains villages 1 policier est commis à la sécurité de plus de mille personnes.

A cela s’ajoute le problème des institutions judiciaires éloignées des justiciables où des compatriotes sont obligés de parcourir des kilomètres pour atteindre ces instances.

Face à cette situation, plusieurs cas de justice populaire sont signalés dont les femmes sont les premières victimes comme c’était le cas mercredi 11 janvier lorsqu’une femme d’environs 40 ans a été tuée par la population en colère à Burhinyi dans le territoire de Mwenga.

Justin Bahirwe, coordonnateur de l’ONG SOS – IJM dénonce cette situation : « Je rappelle que la province surtout dans les territoires, il s’observe un nombre réduit des institutions judiciaires, la gouvernance dans ce domaine pose problème. Cette situation est source des cas de justice populaire et les femmes sont les premières victimes, nous demandons aux autorités de prendre des dispositions.« , Explique-t-il.

Une autre opinion regrette que certaines autorités prennent des décisions et des engagements mais après le mandat, les animateurs entrant sont incapables de suivre le pas de leurs prédécesseurs, la situation reste la même et les femmes continuent de rester victimes de cette pratique. 

Pendant ce temps, l’Etat Congolais fait sa part. Celle de rapprocher la justice des justiciables. Cette précision est de Blaise Bayubasire, avocat au barreau de Bukavu.

Raphael WAKENGE, coordonnateurs de l’Initiative Congolaise pour la Justice et la Paix ICJPle fait savoir que, le non-respect des engagements pris par différents décideurs lors des activités organisées par certaines organisations pour éradiquer la pratique de justice populaire, l’impunité des hauteurs sont parmi les défis qui sont à la base de la recrudescence des justices populaires dans certains coins de la province.

« …au lieu de travailler sur les causes, la communauté se limite à regarder les conséquences de cette pratique qui ne respecte pas la dignité humaine. Les autorités devraient mettre les questions des droits humains au centre de leurs actions…« , indique-t-il.

Pour Georges Zitoka, chef de bureau en charge de la population, la division provinciale de l’intérieur a déjà instruit les responsables des entités de mener des recherches à chaque fois qu’il y a justice populaire. Lorsque elle aboutit a dénicher les auteurs, ils sont conduit à la justice.

Il appelle les responsables des entités à sensibiliser la population pour limiter les cas de justice populaire dans la communauté.

En rappel, au sud Kivu, il existe un édit sur la justice populaire qui souffre de la promulgation pendant que les organisations de la société civile organisent les tribunes d’expression populaire et la situation ne change pas.

Anselme Kangeta

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