Sud Kivu : L’Asbl Dignité humaine déploie les relais communautaires dans les zones de santé pour documenter les cas de violences basées sur le genre
Une vingtaine de relais communautaires de sept zones de santé au Sud Kivu sont déployés sur le terrain dans les sept zones sur les 34 que compte la province du Sud Kivu pour récolter, documenter et référer les cas des violences basées sur le genre signalés dans la communauté. Cette séance s’est tenue le jeudi 12 janvier 2023 à l’occasion du lancement de la deuxième phase du projet sur la prévention et la prise en charge psychosociale à base communautaire.
Selon la présidente du Conseil d’administration de la Dignité Humaine, Elodie Ntamuzinda, cette deuxième phase du projet consiste à larguer les relais communautaires sur le terrain pour identifier les cas des Violences basées sur le genre, traiter les données et les transmettre pour référencement auprès des structures habilitées pour une prise en charge efficace des victimes.
« Nous comprenons que les structures sanitaires qui sont là pour nous accueillir, parfois sont oubliées. Nous crions qu’il y a violence sans approcher les structures sanitaires. C’est pour cela que nous nous sommes dit que dans un premier temps, que nous essayons de tisser un partenariat solide avec la division provinciale de la santé à travers ses coordinations telles que la santé mentale, la santé de la reproduction, le PNMLS, les hôpitaux », croit savoir Elodie Ntamuzinda.
Notre source renseigne que la Dignité humaine n’est là que pour le plaidoyer en ce qui concerne la mobilisation des fonds pour atteindre les résultats, mais le gros du travail sur la prévention, le traitement des données et le référencement sera réalisé par les membres de la communauté, dont des relais communautaires et personnel soignant.
Sept zones de santé ont été prises comme zones pilotes dans le cadre de la récolte et la documentation des données sur les VBG à savoir les zones de santé de Kadutu, Ibanda, Bagira-Kasha, Nyantende, Nyangezi, Kabare et Miti-Murhesa.
« Cette deuxième phase du projet intervient après la première qui était consacrée à la conscientisation des leaders communautaires. Nous savons que les sept zones de santé ciblées ne suffisent pas, mais nous allons voir comment améliorer les choses dans ces axes là avant de toquer d’autres portes et élargir le cercle », renchérit la PCA de la Dignité humaine Asbl.
Elle ajoute que « sans les médias pour relayer l’information, sans les relais communautaires qui sont là pour identifier les cas des Violences basées sur le genre, les traiter et les transférer à qui de droit, le travail peut être nul ».
Notre source souligne que la lutte contre les violences basées sur le genre ne doit pas rester l’apanage des bailleurs de fonds, mais plutôt du gouvernement qui doit aussi s’impliquer, notamment dans la mobilisation des fonds et l’accompagnement des organisations de la société civile qui militent pour la lutte contre les violences basées sur le genre dont les femmes sont principalement victimes.
Notons que des cas de violences sexuelles et basées sur le genre continuent d’être signalés dans plusieurs milieux aux Sud Kivu, celles financières et physiques prennent de l’ampleur.
C’est au regard de ce tableau sombre que la République Démocratique du Congo a mis en place une stratégie nationale de lutte contre les violences basées sur le genre pour renforcer la lutte contre ce fléau qui endeuille les communautés.
Il s’agit d’un cadre de référence pour toutes les actions de prévention et de prise en charge des victimes et des survivantes des VBG qui prend en compte toutes les autres formes de violences hormis les violences sexuelles.
C’est le cas de violences domestiques, les mariages précoces, la privation des terres aux femmes et le déni d’héritage. Ceci, afin que la femme soit réellement considérée comme partenaire incontournable du développement en jouissant de tous ses droits, conclut notre source.
Soulignons que le projet sur la prévention des VBGs est mis en œuvre par l’ASBL Dignité humaine en partenariat avec la GIZ, la coopération allemande, UKAID, la confédération suisse et l’Expertise France. L’activité s’est tenue dans la salle de réunions de l’Hôtel Exodus en face du collège Alfajiri en commune d’Ibanda.
Elysée Muzalia
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