Sud Kivu : Quand des écoles deviennent les marchés des fournitures scolaires

Posté par  Cikuru Kadjunga   à       5 années ago     647 Views     Laisser vos impressions  

Quelques semaines avant la rentrée scolaire, des écoles publiques et privées en province, de Bukavu en particulier, sont transformées en marchés de vente des fournitures scolaires. Uniformes, cahiers, journaux de classe, voire des tricots sont imposés à un prix exorbitant en milieux éducatifs, contrairement au prix du marché, et en dépit de la situtation financière mauvaise de beaucoup de parents.

La vente des fournitures scolaires dans des écoles a pourtant été classée parmi les pratiques illégales à bannir dans le secteur de l’enseignement, autant que la prime.

Dans certaines écoles par exemple, une pièce d’uniforme bleu-blanc est obligatoirement exigée à 10, 12,ou 16 dollars, voire 20 dollars, tandis qu’au marché le prix d’une coupe de tissu varie entre 4 à 6 dollars et toutes les dépenses pour faire coudre l’uniforme complète ne peuvent pas dépasser 10 dollars, selon des témoins.

Dans la foulée, un journal de classe est vendu à 1500 francs ou 1 dollars au marché, mais dans des écoles ce même journal de classe est exigé à 3 dollars. Comme si cela ne suffisait pas, les parents sont également sommés d’acheter, au sein des écoles, des tricots manche-longue de couleur identique et souvent de mauvaise qualité à un prix très élevé : 10 dollars, pendant que ces mêmes tricots sont négociés à 4 dollars sur le marché.

En outre, pour les enfants de la maternelle un tablier d’écolier, c’est-à-dire la petite blouse que les élèves portent pour se protéger de la poussière est vendu à 10 ou 12 dollars dans des écoles et pourtant le même produit est négocié à moins de 5 dollars américains au marché.

Plusieurs chefs d’établissements récalcitrants demeurent impunis face à cette situation qui amplifie la misère des parents, tel que le condamne le président de l’Association des parents d’élèves au sein des écoles catholiques, Jean Paul Mulemaza.

Loin de là, les parents considérés comme vaches laitières des chefs d’établissements se plaignent des frais de confirmation qu’ils sont en train de payer pour confirmer l’inscription de leurs enfants, curieusement même pour les enfants qui sont montés dans une classe supérieure.

« Je me demande dans quel pays nous sommes encore ! Voilà qu’à l’école le préfet m’a exigé de confirmer la place de mon enfant moyennant 50 dollars, où trouvez cet argent, alors que le trimestre nous payons cette même somme » s’indigne un parent d’élève

Réaction des acteurs impliqués dans l’éducation

Certains gestionnaires des écoles ayant requis l’anonymat pour leur part, indiquent que le gouvernement ne leur donne pas assez de moyens pour le fonctionnement de leurs établissements et se disent obligés de recourir à cette pratique.

De son côté, le ministre provincial de l’éducation Geneviève Mizumbi promet d’effectuer une descente sur terrain afin de dénicher tous ces responsables des écoles qui obligent aux parents d’acheter les fournitures scolaires dans leurs écoles à un prix forfaitaire.

Elle invite  les parents à ne pas céder à ces caprices et dénoncer les récalcitrants auprès de son institution pour un suivi.

Pour sa part, le coordonnateur du Centre d’appui à l’éducation et au développement communautaire, CEDECO, indique que des frais d’uniforme et journaux de classe, figurent sur la liste des frais illégaux dénoncés par les parents et organisations de la société civile.

 

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